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Alep ou « l’honneur perdu » de l’Occident

15, Déc 2016 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in International       No Comments

 

Alors que les forces syriennes pro-gouvernementales s’apprêtent à reprendre Alep aux rebelles, les populations civiles endurent le martyre.

Pour les universitaires Adam Baczko, Gilles Dorronsoro et Arthur Quesnay, « La chute annoncée d’Alep est d’abord le résultat de l’isolement croissant d’une insurrection confrontée à la répression sans limites d’un régime bénéficiant de l’appui de forces étrangères » au premier rang desquelles les Etats-Unis qui souhaitent la victoire de Bachar Al-Assad, et de la Turquie, obsédée par la liquidation du PKK. « Rien n’a pu créer le choc moral qui aurait pu sauver Alep, comme si, au désengagement stratégique des Etats occidentaux, répondait l’abandon de nos valeurs », concluent-ils. Ils sont rejoints dans ce constat moral par Nedzad Avdic, survivant du massacre de Srebrenica en 1995, qui en appelle à son « expérience d’un survivant de génocide : ce n’est pas seulement d’Alep dont il est question ».

Le chercheur Joseph Bahout partage ce point de vue sur le désengagement américain, la politique d’Obama étant « celle d’un évitement permanent et d’une ambiguïté constante face à la Russie » avec, pour conséquence, le retour sous le contrôle de Bachar Al-Assad « de la partie la plus peuplée de la Syrie et la plus prometteuse du pays – y compris la côte et ses richesses gazières – lui donne l’espoir d’une reprise en main du pays ». Aux yeux de Joseph Bahout, l’Europe est exclue du débat, la France particulièrement étant guidée par la volonté de s’engager dans la voie « la moins à même de se traduire par une recrudescence des attentats sur son sol, ainsi que la moins susceptible de mettre sous tension la cohésion sociale et la fracture communautaire désormais annoncée ».

Suite sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/12/13/alep-ou-l-honneur-perdu-de-l-occident_5048228_3232.html#rGbbceBgs3Ksexbz.99

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Civils massacrés, ville à feu et à sang

D’après Lina Shamy, une activiste pro-révolution syrienne se trouvant à Alep, ce qui se passe à Alep n’est autre qu’un “génocide“: “Plus de 50 000 civils qui se sont révoltés contre le dictateur al-Assad sont menacés d’exécution ou risquent de mourir sous les bombes”. Des civils “coincés dans une zone de moins de 2km carrés, sans endroit sûr, chaque bombe est un nouveau massacre” explique-t-elle dans une vidéo d’appel à l’aide publiée sur Twitter.