« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

Interdiction de l’abattage rituel: « La crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale » pour les juifs de Belgique

06, Avr 2017 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Dialogue,Foi musulmane,Islam Belgique     No Comments

 

Belgique Les responsables religieux juifs redoutent une emprise politique sur la liberté des cultes israélite et musulman. Ils plaident pour un compromis maintenant l’abattage traditionnel. La Région de Bruxelles-Capitale ne s’est pas encore déterminée. Rencontre.

La communauté juive de Belgique est en colère. Le mot est faible : l’interdiction annoncée de l’abattage rituel à partir de 2019 aussi bien en Flandre qu’en Wallonie – la Région bruxelloise doit encore se positionner – est perçue comme une atteinte directe à la liberté de culte. La sienne mais aussi celle des musulmans. L’intransigeance manifestée, ces derniers jours, au Vlaams parlement comme au Parlement wallon est même perçue comme « la crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale ». L’émotion dépasse les seuls juifs pieux. Le très non religieux Centre communautaire laïc juif a estimé sur son site qu’il y a sérieusement péril démocratique dans la maison commune belge : « Même si comme juif laïque on ne se soumet pas aux 613 commandements, on y voit une mesure visant à présenter injustement les juifs et les musulmans pratiquants comme des barbares. »

(…)

Les musulmans ne renoncent pas mais sont prêts à discuter

L’Exécutif des musulmans de Belgique est sur la même longueur d’onde que le Consistoire central israélite. Il l’a rappelé après avoir pris connaissance de l’accord du gouvernement flamand du 29 mars 2017 sur l’interdiction de l’abattage sans étourdissement préalable à partir du 1er janvier 2019. Une rumeur tenace prétendait que l’EMB s’était rallié à la méthode de l’étourdissement. « Nos concitoyens de confession musulmane accordent une grande importance au bien-être animal. Un principe du reste inscrit dans l’essence même de la philosophie et des pratiques islamiques », expliquent Salah Echallaoui, le président de l’Exécutif, Taher Tujgani, qui préside le Conseil des théologiens, et Coskun Beyazgül, le porte-parole du Conseil de coordination des institutions islamiques.

Pas question cependant de renoncer à l’abattage rituel lié à la pratique du culte. « En fait l’EMB avait envoyé une note écrite dans laquelle les principes de l’Islam sur le bien-être animal et la nécessité de maintenir l’abattage rituel ont été clairement soulignés. » Les musulmans ont également le souci de pouvoir manger de la nourriture halal conforme à leurs rites et croyances religieuses. « En 2010, le Conseil des théologiens a émis un avis défavorable à l’étourdissement. Il n’a pas changé d’avis mais est prêt à étudier toutes les pistes pouvant mener à une amélioration du bien-être animal, en diminuant autant que possible la souffrance. Nous entendons parvenir à une solution respectueuse à la fois du bien-être animal et des libertés religieuses des citoyens musulmans. »

Abonnés Christian Laporte Publié le jeudi 06 avril 2017 à 06h31 – Mis à jour le jeudi 06 avril 2017 à 09h44

En Flandre, les animaux devront être étourdis avant d’être abattus

On trouvera un long article approfondi sur la question sur http://www.justice-en-ligne.be/article955.html

Abattage rituel : la liberté religieuse sacrifiée sur l’autel du bien-être animal ? par Mathias El Berhoumi, le 13 février 2017