« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

Le malaise du monde arabe : 5 % de la population mondiale, 45 % du terrorisme et 58 % des réfugiés

18, Déc 2016 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Actualités Islam,International     , , ,   No Comments

 

Un nouveau rapport des Nations Unies, intitulé « Arab Development Report », publié le 29 novembre, met en garde contre de possibles nouveaux soulèvements dans le monde arabe. Il souligne que les Arabes représentaient en 2014 5 % de la population mondiale mais aussi 45 % du terrorisme mondial, 68 % des victimes de guerre des décès liés à la guerre, 58 % des réfugiés et 47 % des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

Le rapport rappelle qu’en 2002, on ne comptait que 5 pays arabes en guerre ; aujourd’hui il y en a 11, et d’ici 2020, près de 3 Arabes sur 4 pourraient vivre dans des pays en conflit.

On compte 105 millions de jeunes Arabes (âgés d’entre 15 et 29 ans), et cette population se développe rapidement, mais elle se marginalise tout aussi vite en raison du chômage et de la pauvreté dont elle est victime. Dans le monde arabe, le taux de chômage moyen est de 30 %, le double de celui du reste du monde (14 %). Et pour les jeunes femmes arabes, il frôle même les 50 %.

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Info publiée sur « Dounia News du 18-24 décembre 2016, p10

 

Démographie galopante (ndr)

Savez-vous que l’Egypte compte un million de citoyens supplémentaires tous les sept mois ? Elle en comptait 26 millions en 1961, et aujourd’hui 95 millions, soit presque 4 fois plus !  Imaginez le nombre d’écoles, d’hôpitaux, de logements etc. à construire chaque année pour près de deux millions de personnes. Et combien de professeurs, de médecins et infirmières, etc. !

Une telle situation n’est pas propre à l’Egypte, mais à la plupart des pays africains et arabes. Sans parler de l’Asie.

Une telle progression démographique, que l’on doit aux progrès de la médecine, ne pose-t-elle pas un problème insurmontable ? Elle est la cause d’un chômage massif et de tensions énormes entre Etats et entre communautés. Sans parler de conditions de vie carrément infra-humaines pour des milliards de femmes, d’enfants et d’hommes.

La Chine de Mao l’avait compris avant les autres : il faut d’abord sortir du sous-développement. Elle n’a pas attendu que toute la population soit éduquée, elle a mené ensemble l’éducation et la limitation des naissances, même si elle l’a imposée de manière brutale et excessive.

Une question de responsabilité, non ?

Affirmer qu’on peut aisément nourrir dix milliards d’habitants, c’est facile à dire. Mais dans la pratique, on voit bien qu’on va vers des catastrophes humanitaires dépassant notre imagination : guerres, sècheresses et inondations, analphabétisme, nouveaux esclavages, etc.  Certains chefs d’Etat pensent que plus ils auront de citoyens, plus ils seront forts contre les autres…

Les pays riches doivent changer profondément leur manière de vivre gaspilleuse des ressources, c’est entendu, mais ce n’est pas une raison qui justifie le laisser-aller en fait de démographie dans le reste du monde, me semble-t-il.

Les pauvres pensent souvent que beaucoup d’enfants, c’est leur sécurité sociale pour l’avenir. On voit bien que c’est une illusion. Mais qui le leur explique ? Certainement pas les religions, qui pourraient pourtant avoir de l’influence sur les mentalités. Au contraire, dans un idéalisme et un refus de regarder les réalités en face, elles recommandent souvent de « laisser faire la nature », de faire confiance à la providence divine, et que la contraception, c’est un moyen artificiel d’aller contre la nature voulue par Dieu.

J’ai souvent été frappé par les déclarations du Dalaï Lama sur cette question et je l’admire pour cela, pour cette lucidité, ce bon sens, ce courage d’aller à contre-courant du discours courant des théologiens et des chefs religieux, qui, il est vrai, ne vivent pas dans les taudis des immenses mégapoles où échouent chaque jour des milliers de paysans chassés de la campagne par la famine et l’absence d’avenir pour leurs nombreux enfants.

Philippe de Briey, 18-12-2016