« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs

09, Oct 2018 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Environnement     No Comments

« Les autres combats n’ont aucun sens si celui-là est perdu ».

Petit dossier après le rapport du GIEC.

Peut-être un jour les responsables politiques (et la majorité des électeurs et électrices) comprendront-ils enfin le message de l’astrophysicien Aurélien Barrau et de 200 personnalités à propos du réchauffement climatique: «Les autres combats n’ont aucun sens si celui-là est perdu».

 

La planète chauffe: pour le GIEC, il ne faut pas dépasser un degré et demi de réchauffement

Comment faire pour ralentir le réchauffement de la planète ? La question était au cœur d’une semaine de discussions entre scientifiques et décideurs politiques réunis en Corée du Sud. A l’heure actuelle, la Terre est déjà plus chaude d’environ 1 degré par rapport à 1900, c’est-à-dire à la période pré-industrielle. Et si rien n’est fait, la hausse des températures atteindra plus 3 degrés en 2100.

La science nous a donné un message à la fois d’urgence et d’espoir. Il est clair comme de l’eau de roche que le réchauffement de plus d’un degré et demi va provoquer des évènements météorologiques extrêmes.

(…) Si on dépassait ce fameux degré et demi, cela nous exposerait à des pénuries alimentaires et à des conséquences économiques dramatiques.

Message d’espoir: le changement est urgent, mais possible

(…) Il faut accélérer la transition pour arriver au plus vite à 100% d’énergie renouvelable et le remplacement de l’énergie fossile sale.

Pour l’Europe, cela signifie concrètement la suppression complète des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. D’après les scientifiques, l’Europe a les moyens technologiques et financiers d’opérer ce virage radical.

La balle est à présent dans le camp des hommes politiques et des industriels qui doivent se lancer dans l’innovation. C’est une chance pour l’Europe, conclut le rapport, qui évoque la création de nouveaux emplois et l’amélioration de la santé de tous.

« L’avenir est encore entre nos mains », selon Jean-Pascal Van Ypersele

Mais l’optimisme du climatologue n’est pas partagé par tous ses confrères. Certains experts sont plus pessimistes et évoquent plutôt un réchauffement à deux, voire trois degrés pour la fin du siècle.

Ndr : Je crains que cet optimisme soit interprété par beaucoup de politiques dans le sens de : « N’ayons pas peur, tout va s’arranger grâce aux nouvelles technologies, nous pouvons dormir tranquilles. (ouf ! nous ne serons pas obligés de prendre des mesures impopulaires au public et aux industriels !) ».

Quoiqu’il en soit, l’important est sûrement d’agir concrètement :

Voici comment on peut agir, chacun à sa propre échelle!

Très bon article de Edwin Zaccai, professeur à l’ULB et fondateur du Centre d’Etudes du Développement Durable, qui nous explique comment agir concrètement.

Habiter dans un logement moins énergivore

« Si le citoyen peut isoler son logement, cela représente des économies d’énergie substantielles et donc des économies financières également. On peut également opter pour un fournisseur d’énergie renouvelable. »

Bouger en polluant moins?

« Il vaut mieux rouler dans des voitures moins grosses. Les SUV ont augmenté leurs ventes proportionnelles alors qu’il faudrait au contraire opter pour de plus petites voitures, les transports en commun ou les vélos électriques. »

(ndr : les SUV sont à la mode alors qu’ils sont principalement caractérisés par leur forme bicorps, inspirée des breaks, leur hauteur et leur volume importants, souvent 4×4.)

Quant au transport le plus polluant, le plus énergivore, pourtant bien ancré dans nos modes de vie occidentaux, il s’agit de l’avion. « Surtout les vols intercontinentaux ont un très gros impact sur le climat ». Celui qui ferait deux ou trois voyages intercontinentaux en une année doublerait rapidement son empreinte écologique, ajoute le professeur.

Se nourrir sans impact sur le climat

« Dans le domaine de l’alimentation, il faut préférer les produits locaux et diminuer sa consommation de viande, qui a un impact indirect sur les changements climatiques. »

Eviter les achats impulsifs

« Le quatrième domaine, peut-être plus complexe, c’est celui de la consommation en général. Chaque objet qu’on achète dépend d’une certaine part d’énergie pour sa production et son transport. Des achats fréquents et impulsifs qui ne sont pas nécessaires contribuent donc également aux émissions. »

Même s’il a une marge de manœuvre pour agir à son propre niveau, le citoyen ne peut pas mener seul la lutte contre le réchauffement climatique.

« Il est déterminé par tout un système auquel il appartient. Le système conditionne ses désirs de consommation mais également la façon dont il peut les satisfaire. Le citoyen n’est pas maître des prix des produits. Prenez l’exemple des transports. Le même trajet coûtera plus cher en train qu’en avion, alors que l’avion est beaucoup plus polluant. (…) Il faut que ce système soit régulé par les gouvernements notamment, qu’on agisse sur ces prix, en menant une démarche de tarification du carbone. »

Source:   https://www.rtbf.be/info/societe/detail_changement-climatique-voici-comment-on-peut-agir-chacun-a-sa-propre-echelle?id=10039887

 

Quelques réflexions personnelles

Cet article a le mérite de concrétiser l’idée générale selon laquelle « il faut changer notre mode de vie ». Idée avec laquelle tout le monde est d’accord, mais quand il s’agit de le changer vraiment et concrètement, là c’est plus difficile … Et c’est le plus grand défi aujourd’hui : sommes-nous prêts à nous priver, à abandonner certaines habitudes de confort, de voyages lointains, d’achats de toutes sortes auxquels la publicité nous pousse constamment ?

L’amour du prochain, on est bien d’accord, mais quant à changer vraiment pour contribuer à diminuer les souffrances actuelles et à venir des victimes des inondations, famines, exodes massifs des paysans réduits à la misère par les sècheresses, etc., ça c’est une autre affaire… Or, toutes ces souffrances vécues par les plus pauvres, elles tourneront de plus en plus en révoltes, en mouvements populistes ou extrémistes, en guerres civiles et entre Etats (comme en Syrie par exemple), en masses de migrants en quête d’une vie humaine viable.

Pascal van Ypersele se veut optimiste, mais on doit bien constater que ses avertissements répétés depuis longtemps n’ont encore produit que des mesurettes. Car les partis écologistes sont rejetés par tous les autres, et ce sont aujourd’hui les partis de droite et d’extrême droite qui gagnent un peu partout. L’obsession des gouvernements, c’est la croissance économique pure et simple, et nullement la croissance écologique… Un récent prix Nobel d’économie a pourtant montré la possibilité de choisir un type d’économie alternative : par l’écologie. La question est donc éminemment politique et nous devrions nous y engager avec beaucoup plus de détermination, notamment en interpellant vigoureusement toutes nos connaissances, amis, politiciens, journalistes, etc.

Dans quelques mois il y aura les élections européennes, et nationales et régionales en Belgique (et communales dans quelques jours, qui influeront sur les premières). Puissions être nombreux à tenir compte dans notre vote de ce qui est prioritaire aujourd’hui pour la planète et pour les générations qui nous suivent ! L’avenir est d’abord à éteindre l’incendie qui est déjà à l’œuvre et qui risque de provoquer de plus en plus de catastrophes et de conflits qui pourraient déboucher sur une nouvelle guerre mondiale.

Comme l’a bien dit Aurélien Barrau à propos du réchauffement climatique: « Les autres combats n’ont aucun sens si celui-là est perdu !». (article à recommander absolument : https://www.liberation.fr/france/2018/10/02/changement-climatique-les-autres-combats-n-ont-aucun-sens-si-celui-la-est-perdu_1682744 )

 

19 youtubeurs, dont un belge, s’engagent pour l’environnement dans une vidéo devenue virale

« Il est encore temps. » Voici le slogan scandé par 19 vidéastes dans une vidéo massivement partagée sur les réseaux sociaux. Parmi eux, un belge : Félicien Boagaerts de la chaîne Le Biais Vert. Cette séquence qui cumule 3 millions de vues sur Facebook, 24 heures seulement après sa publication, vise à conscientiser les jeunes à l’urgence de la situation climatique. Ces quelques jeunes profitent de leur notoriété 2.0 pour river les projecteurs sur les actions à mener suite au rapport alarmant du GIEC.

vous pouvez y accéder sur le lien suivant:

https://www.rtbf.be/info/medias/detail_19-youtubeurs-dont-un-belge-s-engagent-pour-l-environnement-dans-une-video-devenue-virale?id=10040998

Un dernier mot en finale de ce petit dossier:

Je serai heureux de recevoir vos réactions, que je diffuserai.

Et si vous trouvez qu’il en vaudrait la peine, pourquoi ne pas diffuser ce dossier ?

Philippe de Briey, 9 octobre 2018