« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
15, Fév 2016 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Articles personnels,Documentation No Comments
Populistes? Extrémistes? Xénophobes? Anti-establishment? Démagogues? Les mots peinent à décrire ceux qui tirent les fils d’un dynamitage qui secoue les classes politiques, jusqu’aux États-Unis avec les outrances de Donald Trump côté républicain. En Europe, les profils sont aussi contrastés, de la renaissance de la Ligue du Nord en Italie à la progression foudroyante de Pegida, mouvement islamophobe qui prévoit de manifester samedi dans 14 pays, deux ans après son lancement à Dresde. Ou encore de Marine Le Pen, opposante tous azimuts, à Viktor Orban, solidement installé dans son fauteuil de chef du gouvernement hongrois.
Mais tous gagnent dans l’opinion, avec la même alchimie détonante. D’un côté, la peur, nourrie par le terrorisme, l’islamisme et le déferlement de plus d’un million de nouveaux venus à travers la route des Balkans. De l’autre, la contestation d’élites politiques jugées aussi incapables qu’indifférentes, et le rejet de leur entreprise la plus ambitieuse: soixante ans de construction européenne.
Commentaire personnel : Cet article montre la montée des partis anti-migrants pour tous les pays européens, chiffres à l’appui. Clairement, beaucoup d’Européens ne pensent pas du tout comme Madame Merkel. Et si on voit déjà bien les problèmes suscités par un million de ces migrants, même en Allemagne, qu’en sera-t-il quand il en viendra le double ? L’Allemagne en quête de main d’œuvre et de rajeunissement de sa population pourrait peut-être leur donner du travail (et encore ?), mais les autres pays ? Or, sans travail, ce sera la déception totale pour ces migrants, que certains islamistes auront beau jeu de transformer en colère, sans parler des réactions violentes des mouvements islamophobes (centres d’accueil de migrants incendiés, mosquées endommagées, insultes etc. Même des Belges musulmans avouent leurs craintes à ce sujet, à partir de ce qu’ils constatent déjà, difficulté accrue pour trouver du travail et du logement). Certains migrants à peine arrivés depuis trois mois ont même décidé de retourner, tellement ils ont été désillusionnés par cette Europe dont ils ont cru, suite aux invitations de Madame Merkel, qu’elle était un eldorado.
Il y a, me semble-t-il, un autre problème trop peu évoqué : que vont devenir tous les candidats déboutés dans des pays dont ils ne connaissent pas la langue et la culture si profondément différente de la leur ? Ils seront des proies faciles pour toutes sortes de trafics, d’exploitation inhumaine, de « radicalisation ». Ne sont-ce pas là des réalités qu’on aurait bien tort de ne pas prendre au sérieux ? Et d’abord pour eux-mêmes qui ont dépensé tant d’argent pour arriver jusqu’à nous !
Par contre, nos pays européens pèsent-ils vraiment de tout leur poids et de toute leur diplomatie pour d’une part, arrêter ces guerres, et d’autre part, ouvrir vraiment leur bourse pour que les réfugiés en Turquie, Jordanie, Liban, disposent en suffisance d’alimentation, d’écoles, voire de petites possibilités de travail, de formation, d’occupations. L’aide directe à tous les organismes de développement, de formation et d’instruction aux réfugiés et même au-delà dans tous les pays pauvres n’est-elle pas ce que nous pourrions faire de mieux ? (PhDB)
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