« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
26, Juin 2019 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Actualités chrétiennes No Comments
Le document de travail du Synode sur l’Amazonie ouvre une réflexion sur la possible ordination d’hommes mariés pour ces régions reculées. Mais, est-ce vraiment la bonne solution ?
Père François Glory : J’ai le sentiment que c’est un faux problème. En Amazonie, il faut réfléchir à partir des communautés. Rien qu’au Brésil, où j’ai vécu trente ans, on en dénombre 70 000 privées d’eucharistie le dimanche. Les communautés qui résistent sont celles qui font le lien entre la parole de Dieu et leurs actions. Les autres sont avalées par les Eglises évangéliques.
L’ordination d’hommes mariés risque de renforcer le cléricalisme. Or, les communautés de base fonctionnent grâce à la distribution des différents ministres : comme dans l’église primitive, chacun a reçu des dons différents et les met au profit de tous. Le système clérical, lui, concentre tout sur une personne.
Il faut repenser, sans bien sûr la dévaloriser, la place de l’eucharistie pour ces communautés. Nous pensons trop souvent que, sans eucharistie régulière, elles ne peuvent continuer à exister. Mais est-ce seulement par cela que l’on forme une communauté ? La petite église locale ne vit pas uniquement de l’aspect sacramentel mais aussi de sa dimension sociale et prophétique. Après, si certaines communautés sont prêtes à ordonner des hommes mariés, étudions les cas.
Il faut lire la suite de cet article (sur https://africa.la-croix.com/lordination-dhommes-maries-risque-de-renforcer-le-clericalisme/ )
NDR : cette réflexion me paraît très importante. Ne devrait-on pas même la compléter par une réflexion sur l’eucharistie et les « ministres » (= serviteurs) des divers sacrements ? Pourquoi devrait-elle être obligatoirement présidée par un prêtre « dûment ordonné » (sacralisé) « ad aeternum » ? « Là ou deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » disait Jésus. Dans l’Eglise primitive, la présidence de « la fraction du pain » était simplement confiée à un « ancien » de la communauté.
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