« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

Le commerce des armes : Un business florissant aux conséquences graves

21, Août 2016 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Documentation     ,   No Comments

(NDR: en pensant à tous les petits Omran blessés ou tués en Syrie)

Du 22 au 26 août 2016 se déroulera à Genève la deuxième conférence du Traité sur le commerce des armes. En 2014, les ventes d’armes et de services militaires des 100 principales entreprises productrices d’armement dans le monde représentaient un juteux marché de 385,7 milliards USD. Chaque année, on recense 70 000 décès des conséquences directes des conflits et quelque 200 000 personnes tombent sous les balles d’une arme à feu[5]. À ces chiffres affolants doivent venir s’ajouter les 60 millions de personnes forcées à fuir des combats ainsi que les blessures par balles non-mortelles qui touchent au moins 754 000 personnes par an, et dont les conséquences économique et psychosociale « font peser une lourde charge sur les survivants, leurs familles, communauté et société »[6].

Le volume des transferts d’armements conventionnels majeurs est en forte augmentation. (…)

Un traité récent attendu depuis longtemps

Le Traité sur le commerce des armes (TCA) est un traité multilatéral juridiquement contraignant qui régule le commerce international des armes conventionnelles – des armes légères au chars d’assaut en passant par les avions de chasse, les bateaux de guerre et les missiles – selon des « normes communes les plus strictes possibles »[1]. Le Traité vise également à prévenir et éliminer le commerce illicite et empêcher le détournement de ces armes. L’intention première du TCA est de contribuer à la paix et la sécurité, réduire la souffrance humaine et promouvoir la coopération, la transparence et l’action responsable des États parties.

Le Traité sur le commerce des armes a été adopté par l’Assemblée générale des Nations unies le 2 avril 2013 après sept années de négociations et plus de vingt ans de pression de la part de la société civile. Il est entré en vigueur le 24 décembre 2014, compte 83 États parties et 130 pays signataires sur un total de 194 membres des Nations unies[2]. La Belgique est partie au TCA et a ratifié le Traité le 3 juin 2014. Parmi les grands absents on retrouve quelques poids lourds du commerce international des armes : l’Arabie saoudite, le Canada, la Chine, les États-Unis[3], l’Inde, le Pakistan et la Russie. (…)

À Genève, l’inconnue est de savoir si les États parties auront le courage d’aborder les questions les plus difficiles et s’ils saisiront l’opportunité de cette deuxième conférence pour discuter ouvertement de leurs rôles dans les transferts internationaux d’armes au regard de l’objet du TCA. (…)

Christophe Stiernon, chercheur au GRIP

Texte complet sur  http://www.grip.org/fr/node/2078