Les appauvris face aux enrichis (Oxfam)
23, Mai 2022 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in guerre ou paix,International,Justice sociale
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Forum de Davos: cette année, 263 millions de personnes pourraient encore basculer dans la pauvreté, selon Oxfam
La hausse du coût des biens essentiels menace de faire basculer 263 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté extrême en 2022, ressort-il d’un rapport publié par Oxfam lundi, au lendemain de l’ouverture en Suisse du Forum économique de Davos. La pandémie de Covid-19 a vu la fortune des milliardaires « exploser« . Les entreprises des secteurs de biens essentiels, telles que les sociétés pharmaceutiques, de l’énergie et de l’agroalimentaire ont en effet engrangé des profits records.
Une famille qui contrôle 70% du marché agricole mondial
La richesse des milliardaires des secteurs de l’agroalimentaire et de l’énergie a augmenté de 453 milliards de dollars ces deux dernières années, selon les chiffres du rapport. « Aux côtés de seulement trois autres entreprises, la famille Cargill – qui compte à elle seule 12 milliardaires – contrôle 70% du marché agricole mondial« , cite par exemple Oxfam. « L’année dernière, Cargill a enregistré les bénéfices les plus importants de son histoire, avec un revenu net de 5 milliards de dollars.«
Or, les prix des denrées alimentaires connaissent des hausses record, aussi en raison de la guerre en Ukraine, l’un des plus importants producteurs de blé et de maïs au monde.
Prendre des mesures ambitieuses
Les pays riches aussi accusent le coup. L’inflation demeure à des niveaux records dans la zone euro, atteignant 7,4% en avril, tout comme en mars, alors qu’elle ne s’élevait encore qu’à 1,6% en avril 2021, selon des données d’Eurostat, l’office européen de statistiques.
« Les responsables politiques présents à Davos doivent choisir: agir en tant que mandataires des milliardaires qui pillent leurs économies, ou prendre des mesures ambitieuses dans l’intérêt de la vaste majorité« , assène Oxfam.
Parmi ces mesures, l’organisme plaide pour des impôts permanents sur la fortune, un impôt sur les bénéfices excédentaires de 90% « afin de récupérer les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises« , la fin des monopoles dans les entreprises agro-industrielles et la promotion d’une production et de marchés locaux, tout en régulant la spéculation financière sur les marchés de matières premières agricoles.
Extrait de la RTBF