« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
10, Mar 2020 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Documentation,International No Comments
10 mars 2020
Nos sociétés hypermodernes, qui pensaient être à l’abri d’évènements difficiles à contrôler, car elles pensaient que les rationalités scientifiques et technologiques anticipaient toute situation imprévue, sont confrontées à un nouveau cas de situation difficile à maîtriser. (…)
On peut parler d’un nouveau cas, car ces dernières années d’autres dynamiques ont échappé à la capacité de contrôle. Les transformations du climat suite à l’action humaine sont un cas de perte de contrôle du devenir. La crise bancaire et l’affolement des marchés boursiers en 2008 en ont été un autre. Les développements chaotiques des migrations humaines en sont un autre. L’enclenchement de spirales de violences armées en sont un autre encore. On peut ajouter l’innovation technologique non maîtrisée et non coordonnée comme celle qui a lieu depuis vingt ou trente ans et qui se poursuit de manière croissante dans une compétition mondiale. Il faudra voir si l’accumulation d’événements où les systèmes sociaux « perdent les pédales » amènera à opérer une véritable bifurcation ou bien si on continuera dans la culture du meilleur des monde.
Actuellement, l’épidémie (ou pandémie) de la maladie à Coronavirus montre comment, malgré des systèmes économiques efficaces, malgré les progrès scientifiques et médicaux et malgré les instances de coordination mondiale, l’événement déborde les capacités de maîtrise. Je ne connais pas ce que prévoient les modèles épidémiologiques de diffusion du Coronavirus. Actuellement, on voit que les seules contre-offensives de dissuasion préconisées relèvent avant tout des comportements individuels dont notamment la réduction d’intensité des contacts, donc de probabilité quantitative des risques d’attraper le virus.
Ces mesures de réduction de contacts semblent être difficiles à prendre tant politiquement qu’individuellement. Elles ont été prises en Italie et le seront probablement dans d’autres pays seulement en situation extrême, c’est-à-dire en retard. Notre vie dans une société de confort dans laquelle nous vivons depuis de nombreuses décennies nous empêche de penser que nous sommes dans une situation d’urgence. Des raisons d’habitudes, d’insouciance, d’organisation sociale, de contraintes économiques à court terme empêchent des décisions rapides et drastiques. Au bout du compte elles seront prises, mais les gouvernants n’osent pas les imposer trop rapidement, tellement l’évidence d’une société qui tourne à toute allure et tout le temps semble intouchable. Même si on ignore que lors des périodes de congé, comme les congés d’été, ceux de fin d’année, les sociétés et l’économie tournent au ralenti. Les citoyens ressentent des frustrations à ne plus pouvoir sortir, se regrouper, aller en boite de nuit, au cinéma, à faire du shopping etc. etc. Et pourtant ils y seront amenés, en retard et avec des coûts économiques et sociaux encore plus lourds. (…)
À suivre sur http://www.felicedassetto.eu/
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