« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
17, Fév 2017 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Actualités Islam islam, islamisme No Comments
Le livre « Misère(s) de l’islam de France », paru il y a quelques jours aux éditions du Cerf, aborde l’islam de France d’un regard critique. L’auteur, Didier Leschi, haut fonctionnaire, a été l’un des acteurs des relations entre l’Etat français et l’islam depuis une vingtaine d’années.
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– Vous tirez un fil sur la terminologie et notamment sur le glissement sémantique qui a fait du travailleur arabe ou maghrébin un jeune musulman ou un musulman. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Je pense qu’il faut réaffirmer que la France, ce n’est pas 55 millions de chrétiens face à 5 à 6 millions de musulmans, plus les autres. En France, on doit faire attention, car on oublie, quand on est extérieur à ces questions, que ceux qu’on appelle «musulmans» sont pris par des identités nationales.
Soit parce qu’ils sont eux-mêmes porteurs d’une nationalité autre que la citoyenneté française, soit en tant que Français, porteurs d’une identité familiale avec l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie… Du coup, cette diversité nous échappe et dans le même temps toutes les variétés de l’islam. L’autre point est que l’affirmation du nom «musulman» est instrumentalisée par les islamistes, qui veulent lier les questions sociales aux questions religieuses. Ils disent que les difficultés sociales ne résulteraient que du fait qu’on serait porteur d’une foi. Cela fractionne la société française.
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– Vous débutez tout de même votre ouvrage par le terme «pathétique». Cela ne peut-il pas couper tout espoir ?
En même temps, je fais des propositions. Pathétique parce que je pense qu’il y a une souffrance des fidèles musulmans aujourd’hui qui n’est pas prise en charge par l’élite sociale qui se veut musulmane. C’est une souffrance de ne pas être représenté vraiment, dignement, dans le culte, et cela s’amplifie par le fait qu’elle n’est pas accompagnée ou éclairée par des discours à partir de la foi, de la spiritualité musulmane, qui donneraient une autre vision de celle, rigoriste, qui s’enferme dans des dérives, et loin de l’altérité souhaitable, dans l’exclusion des autres.
El Watan, le 14.02.17 | 10h00, http://elwatan.com/hebdo/france/l-action-de-l-etat-a-atteint-ses-limites-14-02-2017-339185_155.php
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