Une femme qui « incarne le courage et la bravoure des personnes humbles et anonymes »
« Quand je l’ai regardé, il m’a dit : « Je vais te poser deux questions. Tu es musulmane ? Tu fais le ramadan ? » J’ai dit oui. « Alors je vais rien te faire, mais il faut que tu m’écoutes, que tu fasses ce que je te dis et tout ira bien pour toi » », raconte la quadragénaire. Face aux larmes de cette femme de ménage qui lui priait d’épargner les élèves, l’individu lui a intimé de ne pas pleurer pour ces enfants mais pour ceux de Syrie.
Entreprenant de le raisonner, Darifa Imaankaf a tenté en même temps de prévenir ses collègues par des gestes. Elle raconte aujourd’hui avoir suffisamment discuté avec Benjamin Herman pour savoir que c’était un prisonnier bénéficiaire d’une permission de sortie. « Si quelque chose doit se passer, c’est aujourd’hui », a-il dit, après lui être demandé de se rendre. Au bout de la conversation qui a duré une trentaine de minutes, racontait-elle, il a jeté sa carte d’identité par terre puis, après crié « Allah Akbar », est sorti de l’école, a vidé son chargeur sur les agents des forces de l’ordre dépêchés sur place. Il a blessé quatre agents avant d’être abattu.
L’enquête a révélé que sans l’intervention de cette femme de ménage, le tueur se serait attaqué aux élèves. Aux yeux du Premier ministre Charles Michel, du ministre de l’Intérieur Jan Jambon et du Parlement belge, cette femme, à qui un hommage a été rendu jeudi 31 mai, « incarne le courage et la bravoure des personnes humbles et anonymes ».
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