« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

Au jour le jour (2019-09-09)

09, Sep 2019 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Articles personnels,Droits humains,Environnement,Foi chrétienne,Foi musulmane     No Comments

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Vu hier deux émissions de ARTE Reportages (ces émissions hebdomadaires du samedi, je les trouve particulièrement intéressantes, elles nous ouvrent les yeux sur les problèmes des populations dans le monde entier).

Une séquence portait hier sur « La folie du Tramadol ».

C’est un médicament contre la douleur, de la famille des opiacés. Le problème, c’est qu’on en est vite accroc et que ce médicament circule largement en Afrique sans prescription médicale et à des doses incorrectes, avec des effets secondaires graves. Dans le port de Lomé, des tonnes de cette drogue arrivent clandestinement depuis l’Asie, cachées dans des conteneurs, et répandues dans toute l’Afrique. Elle est souvent prise en continu pour se donner du courage dans des conditions de vie ou de travail difficiles. L’émission voit donc cela comme un fléau, une folie.

Une autre séquence montrait au Mexique les vols du pétrole dans les pipe-lines. Les mafias des drogues se sont saisies de ces trafics juteux et très répandus parce que la plupart des gens trouvent l’essence légale trop chère pour leurs maigres revenus.

Pour ne pas les manquer, j’enregistre ces émissions automatiquement. On peut aussi les visionner sur le web : https://www.arte.tv/fr/videos/info-et-societe/enquetes-et-reportages/

Ces émissions sont souvent dures à regarder, car elles nous montrent à quel point la plupart des pays du monde sont affectés par la spoliation des populations au profit d’une minorité de gens malhonnêtes, corrompus, sans aucune conscience morale.

Parfois aussi, et heureusement, on peut voir comment des personnes courageuses arrivent à des résultats remarquables. Par exemple, cette femme noire, au Kenya, qui lutte avec succès contre la tradition de l’excision. Elle parcourt les écoles et parvient à convaincre toutes les jeunes-filles de ne plus se laisser exciser.

Cette coutume est généralement liée à l’islam, considérée – à tort – comme faisant partie de cette religion. Je ne sais pas dans quelle mesure les imams et professeurs de religion islamique s’insurgent contre cette horrible « tradition » qui est en fait bien antérieure à l’islam.

Sur tous ces problèmes, les religions peuvent avoir un rôle décisif, en indiquant sans cesse le chemin de l’éthique, du respect d’autrui, et même plus : de la « règle d’or » trop oubliée. Celle-ci est déjà importante sous sa forme négative : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais qu’on te fasse à toi », mais elle l’est encore davantage sous sa forme positive : « fais à autrui ce que tu aimerais qu’on te fasse à toi », et donc : cherche toujours le bien d’autrui et de la société, de l’humanité.

Dans tous les continents, des personnes tellement remarquables viennent en aide à toutes les victimes de la pauvreté ou de l’injustice, il importe de s’en souvenir et de les mettre en avant. Cette aide peut être directe, mais aussi indirecte. Par exemple, j’entendais ce matin à la radio le témoignage de Emmanuel de Mérode qui agit dans le parc de Virunga au Congo. Pour remédier à la pauvreté de toute la région, il a œuvré pour y procurer l’électricité et ceci a permis à des milliers de gens de créer toutes sortes de petites entreprises. Son action dans le parc est également très efficace, puisque les 154 gorilles recensés il y a 40 ans sont devenus plus d’un millier aujourd’hui. Il a rendu hommage aux gardiens du parc qui ont combattu contre les braconniers au péril de leur vie (que plusieurs ont d’ailleurs perdue, ou plutôt sacrifiée pour sauver ces animaux divers, devenus leurs frères en quelque sorte, participant ainsi à sauver la diversité).

Toutes ces personnes qui sont prêtes à donner leur vie pour sauver la Création ou leur pays ne rejoignent-ils pas – même à leur insu – le sacrifice du Christ pour le salut de son peuple et de l’humanité ?  Nous venons de commémorer les 75 ans de la libération de la Belgique et le sacrifice de milliers de soldats et de résistants pour ramener la liberté et la démocratie, n’était-ce pas pour sauver et libérer l’humanité de la barbarie ?  Il me semble que de tels exemples permettraient à nos contemporains de mieux comprendre le sacrifice du Christ pour le salut de l’humanité, contrairement à une vision ancienne qui voyait ce sacrifice comme une condition pour apaiser la colère de Dieu le Père contre l’homme pécheur, de même que l’on sacrifiait des animaux ou même des humains dans les religions antiques.