« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

Livre: « Aujourd’hui, l’esprit se réveille »: notre maison brûle ! (Larrouturou)

27, Mar 2021 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Environnement,Justice sociale     No Comments

Voilà un livre à mettre entre toutes les mains, pour réveiller nos esprits à « penser Europe » face aux problèmes que nous connaissons, mais que nous ne voulons pas voir : la question du climat, de l’emploi, de la pauvreté, et d’une finance à réorienter à 180° pour y faire face.

(Les liens qui libèrent, 2020, 280p.)

Le résumé de Michel Ansay ci-dessous nous offre quelques grandes lignes pour nous sortir de l’ignorance sur ces sujets les plus importants de notre époque. Un résumé plus détaillé est sur son blog. (1)

Pierre Larrouturou est député européen chargé de présenter le rapport général du budget de l’Union européenne.  Il fut collaborateur de Michel Rocard, ancien Premier Ministre Français (1930-2016).

L’un des intérêts de ce livre est didactique.  Penser l’Europe et avec elle,  les problèmes globaux qu’aucun pays ne peut résoudre seul. De ces problèmes,  la question du climat est la plus emblématique car sans doute,  il s’agit de grandeurs physiques (une température moyenne,  une concentration en CO2, . . ) aisément inscriptibles dans un schéma et dont découlent un grand nombre d’autres paramètres tels la sécheresse, la fonte des glaces,  la faim,  les migrations, . . . Des milliers de scientifiques réunis au sein du GIEC nous disent ce qu’ils constatent et leur diagnostic ne souffre pas de doute.  C’est de là qu’il faut partir. Pour faire de la politique.
Une planète en péril croissant est à sauver.  Des actions personnelles certes mais plus encore,  des actions concertées au plus haut pouvoir politique, au niveau de l’Europe,  des États-Unis,  de la Russie,  de la Chine, …

Le contexte?  Depuis une trentaine d’années,  il s’est modifié.  Il faut s’endetter de plus en plus pour créer de la richesse (PIB).  Et dans ce PIB en constante diminution,  la part des salaires diminue constamment. Dans le même temps,  l’argent facile coule à flots et la spéculation (Donald Trump) est hilare. Le nombre de milliardaires s’envole,  l’impôt sur les sociétés en Europe dégringole.  

La part des salaires ?  Moderniser, automatiser,  robotiser,  réduire la part de l’intervention humaine, du travail,  dans toute activité.  Danger de récession? Retrouver au contraire,  de la croissance comme levier principal contre la récession.  Que signifie la croissance dans le monde d’aujourd’hui ?  On produit plus en travaillant moins. On a réduit les heures de travail depuis belle lurette (de 6 jours à 5 jours).


Supprimer des emplois ou travailler moins ?  

Soit on crée de l’emploi précaire,  on licencie,  soit, solution allemande originale,  on fait du « Kurz Arbeit » : on baisse le temps de travail de 31 % tout en gardant 90 % des revenus.  

Car avant tout,  la récession signifie chômage et danger de précarité,  voire de pauvreté.

Voilà identifiés les paramètres d’une terrible équation : climat,  chômage, inégalités sociales.

Que faire ?  Au niveau local (bâtiments,  déplacements, agriculture bio, . . ) et au niveau général.


« Madame Merkel,  Monsieur Macron,  soyez Roosevelt ! ».  

Dans le contexte de la crise de 1929,  Roosevelt triple le budget fédéral pour créer des millions d’emplois.  Mais pour cela,  il faut de nouvelles ressources.  Roosevelt crée une taxe fédérale sur les bénéfices des entreprises et une taxe fédérale sur les revenus des plus riches.
Pour l’Europe d’aujourd’hui,  ce serait :

  • une taxe sur les transactions financières (TTF)
  • un impôt sur les bénéfices. Il est resté stable aux Etats-Unis( 38%) mais il a dégringolé en Europe passant de 45 % à 20 %.
  • un impôt sur les milliardaires.

A partir de ces nouvelles ressources,  d’une pierre,  trois coups.

  • Rembourser la dette commune.
  • Avoir un plan de relance de longue durée.  Le budget de l’Europe n’est que de 1 % du PIB. Celui de l’État fédéral américain est de 20 %.
  • Financer un plan climat très ambitieux.

Pour les banques,

  • être transparentes sur l’ensemble de leurs activités
  • organiser la fin des investissements fossiles
  • se réorienter vers les énergies renouvelables.

Mais nous dira-t-on,  en juillet 2020,  un accord historique… mais totalement insuffisant.  Il « relance » oui,  mais il oublie la défense,  la santé,  la recherche,  le « green deal »,  le Kurz Arbeit.

Il y eut à la naissance de l’Europe,  la CECA (la communauté européenne du charbon et de l’acier).  Pourquoi pas,  pour réinventer l’Europe,  le pacte « Climat et Emploi » ?

Résumé par Michel Ansay, 4 mars 2021

(1) Un résumé plus complet, de 6 pages, est à recommander : il se trouve sur le blog de Michel Ansay : http://partagesavoirs.blogspot.com/2021/03/lettre143-lettre-143-aujourdhui-lesprit.html

(vous y trouverez les résumés de 145 autres livres !… sur un tas de sujets)