« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
25, Oct 2019 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Documentation,Droits humains Belgique No Comments
Le taux de privation des enfants est ainsi de 21% en Wallonie, c’est-à-dire les enfants qui vivent dans un ménage où ils sont privés de biens de base, comme des vêtements neufs, ou d’au moins un fruit et légume par jour. C’est encore plus le cas à Bruxelles.
En Belgique, la pauvreté est lentement et sûrement devenue un phénomène banal, normal. Nous créons de plus en plus de richesses et d’emplois ces dernières années, mais la pauvreté ne baisse pas, au contraire. … en collectant beaucoup de données et en écoutant ceux qui sur le terrain luttent contre la pauvreté, le constat est sans appel : la précarité ne diminue pas, elle a même tendance à augmenter. Généralement on mesure la pauvreté par un seuil, qui est le revenu disponible. On est techniquement pauvre quand il est inférieur à 60% du revenu médian national (seuil de pauvreté). Concrètement en Wallonie un cinquième de la population vit dans un ménage ne disposant pas d’un revenu de 1187 € pour les isolés. Ce cinquième de la population, c’est un chiffre qu’on retrouve souvent dans d’autres indicateurs. Le taux de privation des enfants est ainsi de 21% en Wallonie, c’est-à-dire les enfants qui vivent dans un ménage où ils sont privés de biens de base, comme des vêtements neufs, ou d’au moins un fruit et légume par jour. C’est encore plus le cas à Bruxelles.
Ces statistiques sont malheureusement, dramatiquement stables. Cela donne un aspect tragique, un air de fatalité à la pauvreté. Or face à la fatalité, il n’y aurait plus que la charité. C’est pourtant totalement faux. La pauvreté est essentiellement un phénomène politique, c’est-à-dire qui découle de l’organisation de la société. Deux exemples. Le nombre de personnes qui vivent du revenu d’intégration a fortement augmenté depuis 2014 en Wallonie et à Bruxelles, plus faiblement en Flandre. C’est lié, en grande partie, à la limitation dans le temps des allocations d’insertion entrée en vigueur cette année-là. La mesure a été décidée sous le gouvernement Di Rupo. Après, d’autres mesures visant à réduire l’accès au chômage ont encore été décidées par le gouvernement Michel.
Autre exemple, le taux d’enfants vivant dans une famille ou personne ne travaille. Ce taux est de 12% en Belgique, un petit peu au-dessus de la moyenne européenne, la France est à 11% par exemple. Mais il est de 6% en Flandre, 18% en Wallonie et 26% à Bruxelles. Si on compare nos deux régions à d’autres pays européens, la conclusion est édifiante : aucun pays en Europe n’a une situation pire que chez nous. Derrière nous, la Bulgarie et l’Irlande sont à 16%. La pauvreté est politique, et en Belgique elle est donc aussi communautaire.
par Bertand Henne pour la RTBF Publié le jeudi 17 octobre 2019 à 08h58
Suite ici (à ne pas manquer, car ce sujet n’est-il pas crucial? La Belgique est un des pays les plus riches du monde (par habitant). Alors, n’est-ce pas une honte ? )
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