« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
17, Fév 2017 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Actualités Islam Coran, Maroc, tolérance No Comments
Que s’est-il passé? Comme un traînée de poudre, des articles annonçant que le conseil des Oulémas marocains avait émis une nouvelle fatwa déclarant que les apostats ne devaient pas être punis de mort, contredisant une autre de 2013 (malheureusement vraie, elle!), se sont répandus sur le web. Certains sites, même parmi ceux auxquels on peut faire confiance généralement, (comme le journal La Croix, ndr) sont tombés dans le panneau!
Suite à certaines imprécisions gênantes (citation d’un document introuvable sur le net, ainsi que ses références; déclaration « récente » dont la date n’est pas donnée,..) une recherche approfondie nous a permis de confirmer nos doutes: « Désintox : Le Conseil supérieur des oulémas du Maroc n’a pas modifié sa position sur l’apostasie » de Yassine Benargane, sur yabiladi.com, 09/02/17, qui remonte jusqu’à la source. [https://www.yabiladi.com/articles/details/50804/desintox-conseil-superieur-oulemas-maroc.html]
Source : ARCRE-PECRE <arcre@arcre.org> 15/02/2017.
NDR: En fait, le document recommandant que la peine de mort ne soit appliquée qu’en cas de haute trahison émane de cinq Oulémas. Il se base sur une nouvelle interprétation du fameux verset « Celui qui change de religion, tuez-le » en le situant dans son contexte réel : il ne s’agissait pas de « changement de religion », mais de changement de camp dans la guerre que menait le Prophète contre les Mekkois, bref de trahison. Ceci fait ressortir tout l’enjeu d’une lecture contextualisée du Coran ou des hadiths, comme y insistent avec raison les « nouveaux penseurs de l’islam », tel Rachid Benzine selon lequel le mot « dîn » traduit par « religion » signifiait à l’origine « alliance ».
On pourra trouver d’autres nouvelles à propos de l’apostasie, notamment au Soudan et en Iran, sur http://www.cathobel.be/tag/apostasie/
Rappelons que dans la « déclaration universelle islamique des droits de l’homme », la liberté religieuse proclamée concerne plutôt celle des musulmans dans les pays non musulmans, et non pas l’inverse. La conversion à une autre religion demeure encore profondément inacceptable dans la plupart des pays musulmans.
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