Présidente du centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’Islam, Dounia Bouzar évoque les conditions dans lesquelles il est possible de sortir un jeune de l’embrigadement qu’il a pu subir de la part de filières djihadistes qui l’ont convaincu de se rendre en Syrie ou en Irak pour prendre les armes.
Invitée de Christophe Bordet sur Sud Radio, ce lundi, Dounia Bouzar, anthropologue et présidente du centre de prévention des risques de dérives sectaires liées à l’Islam, parle de “mutation du discours djihadiste”.
“Ce n’est pas un discours qui, comme les années précédentes, ne touche que des jeunes fragiles, qui ont été discriminés ou qui ont besoin de se venger mais qui arrive à toucher un peu tout le monde. Ils ont individualisé leur offre. Sur internet, ils proposent plusieurs raisons de s’engager en Syrie ou en Irak en faisant croire aux jeunes plusieurs types de promesses : humanitaires, combattre le dictateur, faire un monde meilleur, plus juste…”, explique Dounia Bouzar.
Le Centre de prévention des risques de dérives sectaires liées à l’Islam, qu’elle a participé à créer, intervient notamment auprès des jeunes interceptés à la frontière, à destination de la Syrie ou de l’Irak : “Ils sont tellement persuadés qu’on est tous des endormis, achetés par des sociétés complotistes qui nous endorment pour ne pas faire la révolution et laisser les peuples mourir que, quand on les arrête à la frontière, ils ont une telle haine qu’ils menacent même leurs propres parents de les égorger. Ils ont une haine incroyable et sincère.” (Source/Sudradio/25.05.15/Par Jérémy Jeantet)