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car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

Dounia Bouzar: Les promesses faites aux jeunes par les groupes extrémistes violents

16, Nov 2018 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in International,radicalisme     , , ,   No Comments

A l’occasion de la sortie de l’ouvrage « Français radicalisés – L’enquête. Ce que nous révèle le suivi de 1 000 jeunes et de leurs familles » (Éd. de l’Atelier, nov. 2018), l’anthropologue Dounia Bouzar revient sur des idées reçues autour de l’attrait à l’extrémisme violent dit «jihadiste» et les étapes de sortie de radicalisation, ceci à partir de ses statistiques nés d’une étude produite par le du Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI). Deuxième question : qu’est-ce que les promesses faites aux jeunes par les groupes extrémistes violents nous disent sur notre société ?

Les promesses faites aux jeunes par les groupes qui se disaient « jjihadistes » pour les convaincre de les rejoindre en zone syro-irakienne sont intéressantes à étudier dans la mesure où elles nous en disent long sur la génération des 15-25 ans, ou plus exactement sur notre société vécue et perçue par cette génération. Un discours fait autorité sur un jeune quand il « fait sens ». Pour toucher des personnes de toutes origines culturelles, sociales et confessionnelles, les recruteurs ont adapté leur discours aux aspirations cognitives et émotionnelles de chacun. On a assisté à une véritable individualisation de l’embrigadement et de l’engagement.

En effet, pour chaque parcours, il existe une rencontre entre les besoins inconscients du jeune (être utile, fuir le monde réel, se venger, sauver les enfants gazés par Bachar al-Assad…), sa recherche d’idéal (changer le monde, construire une vraie justice, sauver les musulmans…) et le discours du recruteur faisant sens pour lui (partir pour sauver les enfants gazés par Bachar al-Assad, construire une société avec des valeurs musulmanes, élaborer un monde égal et juste, se battre contre l’armée du dictateur…).

Cette étape où le discours du recruteur persuade le jeune que son idéal, ses besoins profonds, éventuellement son mal-être, seront réglés par son adhésion au projet proposé, seul capable à la fois de le satisfaire, de le faire renaître et de régénérer le monde, est fondamentale dans sa transformation et son engagement. C’est à ce moment que le radicalisé s’approprie personnellement l’idéologie « jihadiste » de son groupe, car un lien cognitif entre son histoire et la dimension transcendantale proposée s’établit.

A partir de l’étude des conversations et des témoignages des 1 000 jeunes radicalisés que nous avons suivis, nous avons pu identifier quelques principaux motifs d’engagement, qui comportent tous une promesse, c’est-à-dire qui relèvent tous, d’une manière ou d’une autre, d’une recherche d’idéal, qu’il s’agisse d’un idéal de soi, du monde, du conjoint ou d’une communauté.

Six motifs d’engagement avec promesses à la clé

La suite de cet article très intéressant se trouve sur https://www.saphirnews.com/Qu-est-ce-que-les-promesses-faites-aux-jeunes-par-les-groupes-extremistes-violents-nous-disent-sur-notre-societe_a25752.html