« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
30, Jan 2021 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in International,Spiritualité No Comments
Car, il n’y a pas que cette pandémie, bien sûr, qui nous ronge et nous menace : il y a cette sorte de pandémie socio-politique, celle d’un système capitaliste qui permet à quelques milliers de personnes de gagner des millions ou des milliards grâce au grand Lotto des Bourses dans lequel les spéculateurs disposant d’une armée de « traders » équipés des meilleures intelligences artificielles accumulent des bénéfices énormes. Quant à ceux et celles dont l’épargne est modeste, voire nulle, ils sont réduits à essuyer les pertes dues à l’inflation associée au taux zéro des comptes d’épargne. Il suffit d’une maladie grave, d’un accident, d’une perte de l’emploi, etc. pour se trouver dans une situation dramatique…
Pendant ce temps, les riches, de Russie, de Chine, d’Amérique ou d’Europe ou de n’importe où, peuvent se payer la belle vie, les voyages magnifiques, y compris bientôt dans l’espace. N’est-ce pas là un scandale immense ? Ne nous étonnons pas des émeutes et des poussées des extrêmes droites ! Ne vivons-nous pas sur un baril de poudre, comme dans les années trente ?
Vais-je sombrer dans le pessimisme ? Rassurez-vous, je veux seulement éviter de tomber dans la politique de l’autruche, dans le regard qui se détourne de la réalité pour ne pas être dérangé… En fait, je désire au contraire nous inviter à contrer la morosité ou l’angoisse du moment actuel en nous appliquant à voir les côtés positifs de la vie et à nous en réjouir.
En effet, les médias de toutes sortes nous plongent à longueur de jours dans les nouvelles du monde, qui sont rarement de bonnes nouvelles. Celles-ci sont en général moins spectaculaires, elles sont discrètes, elles font partie de notre quotidien, donc de l’ordinaire : le soleil se lève chaque matin, nous pouvons prendre une douche, jouir d’un bon déjeuner, nous habiller chaudement, utiliser notre voiture ou les transports en commun pour aller au travail ou faire nos courses, etc. etc. Tout cela, ne l’oublions pas, des millions de nos semblables n’en jouissent même pas…
Quelques exemples : le temps est gris et maussade en cet hiver…, mais le sol se gorge de l’eau indispensable à la vie, les « variants » nous menacent…, mais la science trouve des vaccins et des remèdes, le climat se dégrade…, mais les États-Unis vont rejoindre l’accord de Paris, etc. Ce confinement est pénible pour tout le monde, c’est sûr, il y a plein de problèmes et de soucis tous les jours, mais comme l’a écrit un certain François dans un texte anonyme : « Être heureux, c’est reconnaître que la vie vaut la peine d’être vécue, malgré tous les défis, la tristesse, les malentendus et les périodes de crise émotionnelle et économique… Être heureux n’est pas un destin, mais une conquête pour ceux qui savent voyager dans leur propre être … »
Au mystère du mal il n’y a pas de réponse pour notre esprit, pas d’autre réponse que d’agir pour le bien. La vie est un combat permanent, personnel et collectif, contre l’adversité, accepter ce fait inexorable est source de sérénité, s’y engager pleinement est source de paix et même de joies. Oui, le bonheur est une conquête, et c’est dans ce combat et cette acceptation que nous pouvons grandir en humanité.
En ces temps difficiles où la dépression peut nous guetter, branchons-nous le plus possible sur les côtés positifs de la vie, sur les chances que nous avons, apportons notre pierre pour un monde meilleur : avec optimisme, car là est la force, comme nous pouvons le constater chez tous ceux et celles qui font notre admiration pour leur courage, leur solidarité, leur dévouement, leur souci du bien commun.
PHILIPPE DE BRIEY , Louvain-la-Neuve le 28 janvier 2021 (extraits)
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