« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

INFOS SUR L’ISLAM (18 mars 2016)

18, Mar 2016 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Uncategorized     , , , , , , , , , ,   No Comments

INFOS SUR L’ISLAM ET LES COMMUNAUTÉS MUSULMANES D’ICI ET D’AILLEURS

Informer, reproduire un article n’équivaut pas à prendre position pour ou contre. A chacun d’exercer son discernement tout en étant ouvert aux opinions différentes. Personne ne possède la vérité, elle est sans cesse à chercher, sans parti-pris.

SOMMAIRE

 Réfugiés : « ce n’est pas à la Turquie de décider qui peut rentrer dans l’U.E. (G.Verhofstadt) 2

Vigoureuse dénonciation de l’accord envisagé le 9 mars

« Musulmans & non-musulmans ». 2

Très intéressant témoignage de collaboration au dialogue de deux groupes musulman et chrétien

Déclarations du patriarche de Babylone des chaldéens à propos de la constitution de milices chrétiennes en vue de la libération des terres occupées par les djihadistes. 3

Les chrétiens qui désirent combattre devraient plutôt s’intégrer à l’armée irakienne

Relent de sentiment anti-arménien dans les discours des hommes politiques turcs. 3

Le déni continue par rapport au génocide.

Islamisme et terrorisme. Le cas de la Tunisie (M Hammouche) 3

Article peut-être trop pessimiste, ou peut-être réaliste?

Dans l’impasse idéologique : Quand la gauche intellectuelle ne veut pas voir la religion (Jean Birnbaum) 4

Birnbaum est directeur du Monde des Livres. Il dénonce une politique de l’autruche par rapport à l’islamisme dont on ne veut pas voir la motivation religieuse et pas uniquement sociale et politique.

Quel avenir pour l’Europe avec l’islam radical ? (Antoine Assaf) 5

En tenant le Coran pour incréé, on valide ipso facto le radicalisme et on s’empêche de faire une lecture du Coran tenant vraiment compte du contexte historique où il est né

Les chrétiens d’Orient: un pont entre le monde musulman et l’Occident (Samir Khalil Samir) 6

Les chrétiens ont joué souvent un rôle de réconciliation entre les musulmans

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Réfugiés : « ce n’est pas à la Turquie de décider qui peut rentrer dans l’U.E. (G.Verhofstadt)

Guy Verhofstadt était très en colère lors de la session plénière du Parlement européen le 9 mars dernier, durant les débats sur le préaccord Turquie-Union Européenne

Son interview par B Henne à la RTBF jeudi était très intéressant. vous pouvez le trouver sur

http://www.rtbf.be/info/monde/detail_guy-verhofstadt-ce-n-est-pas-a-la-turquie-de-decider-qui-peut-rentrer-dans-l-ue?id=9242832 (vous pouvez aussi l’écouter en fin d’article)

 

« Musulmans & non-musulmans »

Auteures : Laila Amahjour (Sagesse au quotidien), Vanessa Della Piana et Véronique Herman (Cefoc)

Co-édition : Cefoc et Sagesse au Quotidien, Année : 2015, 124 pages, Prix : 10,00 €

Avec les actes de terrorisme qui ont aussi atteint l’Europe, le malaise à propos de l’islam s’est amplifié. Et le fracas médiatique l’exacerbe davantage encore. Des voix pourtant s’élèvent pour appeler à la résistance. Résister à l’affolement et à la peur. Résister aux discours simplificateurs, aux catégories globales. Résister à la spirale de l’exclusion réciproque. Résister à ce qui menace le vivre-ensemble et la cohésion sociale.

À l’écart du bruit et des mesures spectaculaires, des citoyens musulmans et non musulmans se côtoient au jour le jour, mènent des projets, agissent et réfléchissent ensemble. Depuis plusieurs années, le Cefoc a développé des partenariats avec des associations portées par des femmes musulmanes. Au sein de groupes d’Éducation permanente, des espaces d’écoute réciproque sont ouverts, des prises de recul critique sont proposées.

Fruit d’une collaboration de long terme entre l’association Sagesse au Quotidien et le Cefoc, cet ouvrage laisse une large place aux récits de parcours de formation où musulmans et non-musulmans s’interrogent ensemble. L’expérience de la rencontre est risquée : les questions qui fâchent ne sont pas éludées. La conflictualité est au coeur des démarches relatées. Nommer et mettre au travail les fractures susceptibles de diviser, n’est-ce pas déjà changer de regard et construire du neuf ? Indiquer une autre manière de vivre et d’agir ensemble ? Ainsi ces petits groupes sont-ils comme des laboratoires d’alchimie heureuse.

 

Déclarations du patriarche de Babylone des chaldéens à propos de la constitution de milices chrétiennes en vue de la libération des terres occupées par les djihadistes

15/03/2016 by Agustin Arteche Leave a Comment

« Penser que notre triomphe peut dépendre de la création de factions armées isolées pour combattre pour la défense de nos droits pourrait conduire à un autre holocauste, comme celui qui a déjà eu lieu par le passé, lorsque des milices chrétiennes ont combattu les guerres des autres ». Le chemin à suivre est celui de l’apprentissage « de la leçon de l’histoire » et éventuellement du soutien aux forces armées régulières.

Texte complet sur http://www.arcre.org/2016/03/15/declarations-du-patriarche-de-babylone-des-chaldeens-a-propos-de-la-constitution-de-milices-chretiennes-en-vue-de-la-liberation-des-terres-occupees-par-les-djihadistes/

Relent de sentiment anti-arménien dans les discours des hommes politiques turcs

15/03/2016 by Agustin Arteche Leave a Comment

Le Premier Ministre turc, Ahmet Davutoglu, a accusé de « collaborationnisme » les kurdes du Parti démocratique du peuple (HDP), les comparant aux « bandes d’arméniens qui furent collaborationnistes (des russes) », se référant explicitement aux événements historiques dans le cadre desquels fut déclenché le massacre planifié des arméniens, perpétré en Anatolie en 1915. La comparaison a été utilisée par le Premier Ministre turc dans un discours public prononcé dans la ville de Bingol le 27 février dernier. A cette occasion, Ahmet Davutoglu a affirmé que les kurdes de l’HDP sont des collaborationnistes, « comme les bandes d’arméniens qui collaborèrent avec les russes ». Quelques jours plus tard, le Maître de la petite ville d’Askale, Enver Basharan, a renchéri, en reprenant les déclarations du Premier Ministre et en remerciant publiquement « nos aïeux d’avoir nettoyé cette terre et jeté dehors les arméniens ».

Texte complet sur http://www.arcre.org/2016/03/15/relent-de-sentiment-anti-armenien-dans-les-discours-des-hommes-politiques-turcs/

 

Islamisme et terrorisme. Le cas de la Tunisie (M Hammouche)

Tous les pays musulmans sont confrontés à l’hégémonie islamiste. Mais aucun d’entre eux n’a fait le choix d’affronter l’idéologie totalitaire et de promouvoir la démocratie.

Publié par Mustapha Hammouche , le 10-03-2016

La réaction des forces de sécurité tunisiennes à l’attaque terroriste contre la localité de Ben Guerdane a été d’une remarquable efficacité.
Mais les commentateurs locaux ne se bercent pas d’illusions : l’offensive de l’État islamique va se poursuivre et il sera difficile de la contenir. Pas seulement du fait de la pléthore de terroristes originaires de Tunisie dans les rangs du Daech, de l’impréparation militaire et de la faiblesse du renseignement sécuritaire ; ces observateurs redoutent les effets des infiltrations militantes dans les corps de sécurité et des influences idéologiques touchant les institutions, les conséquences de la corruption endémique qui altère le potentiel de défense du pays et les contrecoups de la connexion entre le terrorisme et la contrebande.
Un des résultats de la révolution a été d’ouvrir l’accès aux responsabilités institutionnelles à des islamistes.

On peut essayer de se convaincre de ce que l’islamisme qui s’empare ou s’introduit simplement dans l’État par la voie institutionnelle divergerait de l’islamisme qui encadre les groupes armés. Mais il ne fait pas de doute qu’au moment du choix ultime, les “frères” se reconnaîtront. Et si, en Tunisie, la guerre terroriste devait s’amplifier, la question de la position d’Ennahdha et de sa présence dans les institutions, dispositif de défense de la République, se posera.
Tous les pays musulmans sont confrontés à l’hégémonie islamiste. Mais aucun d’entre eux n’a fait le choix d’affronter l’idéologie totalitaire et de promouvoir la démocratie. Même ceux qui subissent le terrorisme et le combattent accueillent, généralement, de leur système multipartite, des forces islamistes naturellement à l’affût de la première opportunité de prise de pouvoir total. La théocratie n’est, par essence, pas tolérante de la diversité de convictions. Et tous finissent par opposer au projet islamiste de pouvoir total le pouvoir total de leur dictature.
Il n’y a aucune chance d’une évolution politique dans les pays musulmans sans un effort visant à l’isolement de la matrice idéologique du terrorisme. Nulle part, ce ne semble être la voie choisie, parce que partout, les pouvoirs sont intéressés par l’instrumentalisation politique de l’islam
et s’y exercent plus ou moins immodérément, selon les pays. Que serait le terrorisme sans l’islamisme, en effet ? (…)

Source/ http://www.liberte-algerie.com/contrechamp/islamisme-et-terrorisme-desincarne-4260

 

Dans l’impasse idéologique : Quand la gauche intellectuelle ne veut pas voir la religion (Jean Birnbaum)

Jean Birnbaum fait tomber les écailles de ses yeux aveuglés et publie « Un silence religieux » aux éditions du Seuil.

Damien Le Guay 17 mars 2016

Jean Birnbaum, directeur du Monde des livres, s’en prend, dans son dernier livre, aux cécités de la gauche intellectuelle à l’égard de la religion. En faisant des rappels historiques judicieux, il montre que cet aveuglement lui vient de son héritage marxiste qui disqualifie la religion en tant que telle.

(…) Si, depuis le 13 novembre, ce silence face aux religions est devenu intenable, n’oublions pas qu’il perdure. En Janvier 2015, François Hollande, président de la république, nous a expliqué que ces crimes « n’avaient rien à voir avec la religion musulmane ». Rien ? Comment tenir de telles positions sans passer pour complaisant, aveugle ou ignorant ? Alors oui, si  la gauche est désarmée (et elle l’est), si elle est incapable de comprendre l’actuelle violence islamique (et elle l’est), si elle n’entend rien à un certain antisémitisme islamique (qu’elle excuse ou « comprend » en raison des conditions des populations opprimées) alors il faut sortir la gauche de cette ignorance revendiquée, de ce mépris assumé, de cette impasse idéologique. Jean Birnbaum souhaite mettre fin à cet aveuglement théorique. Que n’a-t-il raison ! Ne faut-il pas que la gauche finisse par voir la réalité comme elle est et non comme elle voudrait qu’elle soit. Cette violence qui explose un peu partout dans le monde, ces attentats en France au long de l’année 2015 ont partie liée avec l’Islam. Des assassins se revendiquent de cette religion. Il serait temps d’en prendre conscience et de faire de la religion une motivation réelle. La violence islamique est islamique avant que d’être radicale, désespérée ou sociale.

Une critique tardive et peureuse

On ne peut qu’être d’accord par les analyses de Jean Birnbaum. Et en même temps, elles semblent bien tardives, bien peureuses, bien peu engageantes. Jean Birnbaum est un peu l’ouvrier de la dernière heure du « fait religieux ». Que n’a-t-il fait siennes plus tôt les analyses de Marcel Gauchet ou Régis Debray ou Gilles Kepel ! Et donc, en 2016, il nous dit, comme s’il y avait du courage à le dire, que la religion est une chose sérieuse ! Ah oui ! Vous m’en direz tant ! Il faut attendre les 130 morts du 13 novembre pour se rendre à cette évidence ! (…)

http://fr.aleteia.org/2016/03/17/dans-limpasse-ideologique-quand-la-gauche-intellectuelle-ne-veut-pas-voir-la-religion/

 

Quel avenir pour l’Europe avec l’islam radical ? (Antoine Assaf)

Antoine Assaf 9 mars 2016

(« L’islam radical : faut-il avoir peur de l’avenir ? » édit Eyrolles, 2015, 164p., 16€)

« En tenant le Coran pour incréé, nous validons ipso facto le radicalisme exégétique du Coran. Les musulmans doivent accepter l’exégèse historique ».

(…) Tout le discours politique et religieux de Daesh se fonde sur le Coran, un livre écrit au VIIe siècle pendant les guerres que menait Mahomet. Il ancre l’islam dans un terreau fertile, pris en étau entre l’Empire perse et l’Empire byzantin. Les versets radicaux et violents doivent être interprétés dans ce contexte guerrier des batailles menées victorieusement par le prophète de l’islam, entre 622 et 629.

Les musulmans se radicalisent en transposant ces versets à notre époque, pour voir renaître cet islam conquérant, en divisant le monde entre « terre d’islam » – Dar El islam – où l’islam est déjà installé et « terre de guerre » – Dar El Harb – où l’islam doit encore s’imposer par toutes sortes de conquêtes. Pour éviter ce travers, il faut rétablir la logique chronologique de ces versets, les replacer dans leur contexte des années 622-629, et disposer, en quelque sorte, d’un ancien et d’un nouveau Coran afin que les musulmans renouent avec une autocritique historique de leur religion. En tenant le Coran pour incréé, nous validons ipso facto le radicalisme exégétique du Coran. Les musulmans doivent accepter l’exégèse historique.

Une leçon de révélation impossible

Le corpus coranique est peut-être inspiré, mais comment valider une « dictée » de l’ange Gabriel à Mahomet sans accuser l’Archange de l’Annonciation de délivrer deux messages contradictoires et d’être responsable par là de la grande division qui règne entre les fils angoissés d’Abraham ! Certains de ces versets sont propres à un contexte historique et n’ont plus guère de légitimité aujourd’hui. On ne peut plus les lire ni les interpréter de la même manière, à moins de prendre position à la fois contre les droits de l’homme et contre les lois de Dieu ! Ibn Khaldoun, un philosophe du XIVe siècle, appelait les musulmans à vivre en respectant le contexte historique de leur époque, à ne pas chercher à répéter la geste militaire de Mahomet à l’infini. C’est pourtant bien ce que cherche à accomplir Daesh. Cette lecture absolutiste du Coran n’est pas rationnelle, et ne permet pas d’étayer la foi en un Dieu miséricordieux et créateur.

(…) http://fr.aleteia.org/2016/03/09/leurope-face-a-lislam-radical-ou-leclatement-des-empires/

Les chrétiens d’Orient: un pont entre le monde musulman et l’Occident (Samir Khalil Samir)

02.03.2016 par Raphaël Zbinden

“Les chrétiens ont toujours constitué, au Moyen-Orient, un pont culturel et spirituel entre les communautés”, affirme le Père Samir Khalil Samir. Le jésuite égyptien, spécialiste des relations entre l’islam et le christianisme, a replacé dans son contexte historique, le 1er mars 2016 à l’église St-Pierre de Fribourg (suisse), le rôle central des chrétiens au sein du monde arabo-musulman.

(…) Les chrétiens en soutien à l’ordre établi

Le développement du royaume saoudien va également de pair avec une montée de la haine contre le chiisme, branche de l’islam perçue comme hérétique. Pour le Père Khalil, c’est également dans ce contexte qu’il faut placer la naissance du groupe djihadiste Daech (acronyme arabe de l’Etat islamique), qui ravage actuellement la Syrie et l’Irak. Ce groupe, qui a pour objectif de restaurer le califat et de mettre en place un gouvernement sunnite en Syrie et en Irak reçoit, selon le prêtre jésuite, le plein soutien en armes et en fonds des monarchies du Golfe, avec l’aide de la Turquie.

Le professeur à l’institut pontifical oriental à Rome admet que, dans ce conflit, les chrétiens soutiennent d’habitude le président el-Assad. Il explique que, pour eux, la dictature, même s’ils la déplorent, est synonyme de sécurité et d’égalité. La Syrie a en effet, dès sa création, disposé d’une Constitution accordant un statut d’égalité aux minorités religieuses. Une vision des choses que ne partagent pas des groupes tels que Daech, pour qui les non-sunnites doivent être soit assujettis soit éliminés.

Image immorale de l’Occident

Avant une prière finale pour les victimes du terrible conflit, le Père Khalil se demande ainsi comment les chrétiens d’Orient peuvent maintenir, dans leur situation actuelle, le rôle de pont entre les communautés et entre les civilisations qu’ils ont toujours joué. Il rappelle que c’est grâce aux chrétiens que toutes les grandes réformes et réconciliations ont eu lieu dans les pays musulmans. L’une des pistes esquissées par le jésuite concerne le rôle et l’image de l’Occident. Il constate que les gouvernements des pays considérés comme chrétiens jouent souvent le jeu des puissants et de leurs intérêts propres. Le prêtre pense que l’Europe et les Etats-Unis devraient chercher à retrouver le statut d’idéal culturel et spirituel qu’ils ont perdu dans le monde arabe. Le prêtre regrette en particulier que l’aide si utile et courageuse des chrétiens dans les pays musulmans, notamment au travers des œuvres d’entraide, ne soit pas mieux reconnue par les habitants. Pour l’Egyptien, il faudrait également, afin de contrecarrer l’image immorale de l’Occident dans le monde musulman, effectuer un travail de “rechristianisation” de la société. Il s’agirait de faire face à l’affaiblissement de la foi et à la banalisation de la vie en donnant un modèle sain et en “osant le témoignage de notre foi”. (cath.ch-apic/rz)

https://www.cath.ch/newsf/les-chretiens-dorient-un-pont-entre-le-monde-musulman-et-loccident/