« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

INFOS SUR L’ISLAM (2016-05-09)

09, Mai 2016 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Uncategorized     No Comments

SOMMAIRE

Actualités

Sadiq Khan, un self-made man élu maire de Londres. 1

Belgique : les policiers musulmans adressent une lettre ouverte à Jan Jambon. 2

Jan Jambon et Koen Geens au Parlement européen. 3

Textes de réflexion

« L’Etat islamique et Al-Qaida ne seront pas vaincus de l’extérieur ». 3

Abdennour Bidar : « Fermons ces écoles et mosquées aux mains des extrémistes ». 4

Hijab Day à Sciences Po : « Je ne pensais pas que c’était à ce point électrique ». 6

Islam en France: l’analyse du p. Christian Delorme et de Rachid Benzine. 7

Textes complémentaires:

Blogueur au Bangladesh : “ils n’ont pas peur de nous tuer en pleine journée, dans la rue”. 9

Protection nécessaire de la présence chrétienne en Palestine et dans tout l’Orient 9

Constitution turque. 10

Mohamed Aïssa appelle les algériens à se tourner vers les valeurs spirituelles. 10

La spiritualité aux sources d’une société fraternelle. 11


Sadiq Khan, un self-made man élu maire de Londres

Rédigé par Hanan Ben Rhouma | Saphirnews Vendredi 6 Mai 2016

 

Sadiq Khan est désormais maire de Londres et il n’est pas que musulman. Retour sur le parcours d’un des illustres représentants du Labour.

(…)

S’il est certes devenu le premier maire de confession musulmane d’une grande capitale européenne, son appartenance religieuse n’a pas été un argument électoral pour Sadiq Khan ni pour son parti. Ses rivaux politiques ont bien tenté de l’utiliser… contre lui afin de l’accuser de liens avec des groupes extrémistes. Sans succès.

 

Un parcours exemplaire

Bien au-delà de sa religion dont il s’est dit fier, Sadiq Khan a convaincu une majorité de Londoniens de lui octroyer sa confiance pour les quatre prochaines années grâce à l’image de « self-made man » qu’il s’est forgé.

Agé de 45 ans, Sadiq Khan, fils de chauffeur de bus pakistanais et d’une couturière arrivés en Angleterre avant sa naissance en 1970, est le cinquième d’une fratrie de huit enfants. Sa réussite dans les études le conduit à devenir avocat spécialiste des droits de l’homme et de la lutte contre les discriminations avant d’embrasser pleinement une carrière politique lorsqu’il devient en 2005 député de Tooting, quartier populaire du sud de Londres où il a grandi et où il réside toujours avec sa femme, elle-même avocate.

Il est par la suite nommé secrétaire d’Etat chargé des Communautés en 2008 puis chargé des Transports en 2009 sous le gouvernement de Gordon Brown. Entre 2010 et 2015, il fut membre du cabinet fantôme de l’opposition – un contre-gouvernement officiel – qui avait alors à sa tête Ed Miliband, chef du Labour. Signe de son importance au parti, le député de Tooting avait été nommé Lord Chancelier et secrétaire d’Etat à la Justice.

En automne 2015 et à la surprise générale, le travailliste remporte la primaire de son parti en vue de briguer la mairie de Londres, une des villes les plus chères au monde qu’il ambitionne de rendre plus accessible aux classes moyennes. L’homme, un pro-Européen opposé à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (anti-Brexit) et qui s’est dit favorable au mariage homosexuel, a ainsi promis le gel des tarifs des transports en commun et a fait du logement abordable une de ses priorités pendant sa campagne face à la flambée des prix de l’immobilier. Il appelle de ses vœux à ce que l’ensemble des Londoniens aient les mêmes opportunités que la City a pu lui offrir sa vie durant. Avec Sadiq Khan, l’image du Labour en sort grandie.

http://www.saphirnews.com/Sadiq-Khan-un-self-made-man-elu-maire-de-Londres_a22340.html

 

Belgique : les policiers musulmans adressent une lettre ouverte à Jan Jambon

Rédigé par La Rédaction de Saphirnews | Mardi 3 Mai 2016

 

« Non monsieur, on n’a pas dansé le 22 mars. » C’est en substance le propos de Sun Cops, une association nationale de policiers de culture arabo-musulmane qui s’est adressée au ministre de l’Intérieur belge Jan Jambon dans une lettre ouverte publiée samedi 30 avril par la RTBF.

Le ministre avait déclaré le 16 avril qu’une « partie significative de la communauté musulmane a dansé à l’occasion des attentats ».

Meurtris par la parole de Jan Jambon, ils écrivent : « Depuis plus de vingt ans, nous tentons de démontrer par notre engagement total que l’intégration est une réalité crédible. Cela nous a pris des années pour faire tomber les barrières autant chez des Belgo-belges que dans nos communautés d’origine. Pour nous, vos propos tenus dans la presse ne traduisent pas du tout la réalité de terrain. Malheureusement, ceux-ci n’ont pas le seul mérite d’être faux. Ils nous discréditent au regard d’une partie de la population et de notre propre hiérarchie. »

« Non, M. le ministre, on n’a pas dansé le 22 mars, on a pleuré nos morts et nos mutilés. Nous ne réclamons pas de médailles mais pourquoi ne soulignez-vous pas le travail de vos centaines de policiers allochtones dans le combat contre Daesh ? », ajoutent-t-ils.

Le collectif de policiers rappelle qu’il est « difficile d’être musulman au sein de police car on remet systématiquement votre loyauté en question, surtout depuis les attentats de Paris et de Bruxelles ». Il estime pourtant que leur parcours et histoire devraient justement être valorisées pour combattre le radicalisme. « Monsieur le ministre, malgré vos a priori, sachez que pour notre part, nous ne tomberons jamais dans le piège de Daesh. Aujourd’hui plus qu’hier, nous policiers et policières allochtones resterons fidèles à nos valeurs d’unité et ni Daesh ni personne d’autre n’arrivera à nous faire renoncer », conclut le collectif.

 

http://www.saphirnews.com/Belgique-les-policiers-musulmans-adressent-une-lettre-ouverte-a-Jan-Jambon_a22330.html

Jan Jambon et Koen Geens au Parlement européen

« Une majorité des musulmans partage nos valeurs »

Jan Jambon a par ailleurs été applaudi par la Commission après avoir réagi vivement à des propos de Vicky Maeijer, une eurodéputée néerlandaise du PVV – le parti d’extrême droite de Geert Wilders -, qui dénonçait le rôle de l’islam dans la vague actuelle de terrorisme. Interpellant Jan Jambon, Mme Maeijir a demandé comment la Belgique pouvait garantir la sécurité devant ses citoyens sans reconnaître que l’islam est la racine du terrorisme. Répondant à l’eurodéputée, le ministre belge de l’Intérieur a déclaré: « Il y a 600.000 musulmans en Belgique, et la majorité d’entre eux partage nos valeurs. La pire chose que nous puissions faire, est de faire de tous ces gens nos ennemis. Si vous voulez créer de l’insécurité, c’est cette voie que vous devez emprunter en priorité  (…) Nous devons détecter les réseaux de soutien et lutter avec force contre eux, mais nous devons faire de la grande majorité des musulmans nos alliés« .

S’ils ne les contredisent pas formellement, ces déclarations faites par Jan Jambon devant la Parlement européen contrastent néanmoins avec ses propos tenus la semaine dernière: « une partie significative de la communauté musulmane a dansé après les attentats« …  Le ministre de l’Intérieur souhaite-t-il corriger ces propos, qui ont provoqué une polémique importante, et une séance de questions devant une commission de la Chambre belge? Ou entend-il diversifier sa communication, en fonction du public-cible ou des circonstances? L’interprétation peut varier mais, déjà dans les réponses de Jan Jambon devant la commission parlementaire, la semaine dernière, le ministre avait tenu à souligner ne pas vouloir faire de généralisations, quoiqu’il en soit du sens du terme « significatif ». (…)

Christophe Herinckx, d’après Belga et De Standaard

http://www.cathobel.be/2016/04/26/jan-jambon-koen-geens-parlement-europeen/

 

« L’Etat islamique et Al-Qaida ne seront pas vaincus de l’extérieur »

LE MONDE | 10.04.2016 à 07h50 • Mis à jour le 12.04.2016 à 12h12 |

Diplomate français, Jean-Marie Guéhenno est aujourd’hui président-directeur général de l’International Crisis Group (ICG). Entre 2000 et 2008, il a été secrétaire général adjoint au département des opérations de maintien de la paix des Nations unies, puis, en 2012, adjoint de l’envoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie.

Propos recueillis par Madjid Zerrouky et Cécile Hennion

L’armée syrienne a repris Palmyre à l’organisation Etat islamique (EI) le 27 mars, et la pression militaire s’accroît côté irakien. Une reconquête militaire est-elle en vue ?

Pour pouvoir parler de victoire, il faudrait que la question du «  ensuite, qui ?  » soit réglée. On ne peut que se réjouir du fait que Palmyre ne soit plus sous la coupe de l’EI. Mais après ? Est-ce que l’Etat syrien va administrer cette ville, alors même qu’il a été un facteur clé du développement de l’EI ?

Le problème est le même en Irak   : qui va gérer les villes «  libérées  »  ? Certes, il y a des élites sunnites réfugiées à Bagdad. Le gouvernement irakien affirme que celles-ci prendront les commandes, que de l’argent sera investi pour rebâtir les villes et qu’un nouvel ordre politique positif sera alors établi. Ce calcul ignore une autre dimension de ces conflits, que l’on retrouve en Europe   : la persistance d’une fracture immense entre la jeunesse et les élites. Les jeunes considèrent – pas toujours à tort – ces élites comme corrompues. Pour eux, ce sont des gens vivant à l’abri, à Bagdad, en train de faire des affaires, tandis qu’eux souffrent.

L’idée que ces élites vont s’acheter une légitimité avec l’argent de l’étranger dans ces villes reconquises est douteuse. Elle est même porteuse d’un risque de voir émerger une « cinquième vague  » de violence, parce que les questions de la représentativité et de la passerelle entre ces jeunes qui veulent une vie digne et un travail et ces élites n’auront pas été réglées.

L’Etat islamique ou Al-Qaida ne seront pas vaincus de l’extérieur. L’extérieur peut apporter une aide, mais le cœur du sujet, c’est la construction politique dans les pays où ils sont implantés. C’est une chose qu’il faut dire avec des nuances, il ne s’agit pas d’adopter une posture isolationniste, du genre «  qu’ils se débrouillent entre eux  », qui serait mauvaise.

La bonne réponse, c’est la modestie  : reconnaître qu’à la fin des fins ce sont les dynamiques politiques qui peuvent créer de la stabilité dans ces pays – ou pas. Et que, par nos actions, nous pouvons contribuer à cette stabilité ou, au contraire, approfondir le chaos existant. Or, l’EI se nourrit de ce chaos, il lui faut la guerre pour prospérer. Il faut également tenir compte de notre responsabilité dans la situation actuelle, notamment parce que le Moyen-Orient d’aujourd’hui, nous l’avons en partie façonné. Faire preuve d’arrogance néocoloniale ne marchera pas.

(…). L’idée de régler le terrorisme en Europe en « écrabouillant  » l’EI en Syrie ou en Libye est une idée fausse. C’est même plutôt une sorte de diversion…

Texte complet 

Abdennour Bidar : « Fermons ces écoles et mosquées aux mains des extrémistes »

(Le Monde, 12 av. 16)
par Abdennour Bidar, philosophe, auteur de « Lettre ouverte au monde musulman » (Les Liens qui libèrent).

NDR : cet article (dont le titre accrocheur donné par le journal ne reflète nullement toute la réflexion très nuancée) me paraît très éclairant. J’en ai souligné quelques phrases.

« Que faire si l’on ne veut pas que le salafisme domine dans l’islam de France ? Les solutions sont multiples afin de lutter efficacement – c’est de notre responsabilité – contre cette idéologie du prétendu retour à l’islam des origines, qui se caractérise par des signes reconnaissables : une représentation de l’islam comme  » vérité absolue  » supérieure à toute autre vision du monde ; une conception de la religion comme  » totale « , qui doit gouverner aussi bien la vie privée que la vie sociale et politique ; une prétendue fidélité au  » noyau originel  » de la prédication de Mohammed.

Cette fidélité a trois expressions. Elle confond souci de la tradition et traditionalisme, en déclarant intangibles des pratiques historiques – tel ou tel vêtement pour l’homme et la femme, la séparation entre les deux sexes, la domination masculine. Elle fait sombrer le dogme dans le dogmatisme en déclarant tout aussi éternelles et indiscutables les prescriptions de la loi religieuse (…). La base cachée et très large du salafisme est là, dans ce traditionalisme ancré dans trop d’esprits, qui sacralisent abusivement une tradition qui a fait de l’islam un système rigide de lois (…)

La liberté de conscience en islam ? Elle existe de fait, elle n’a jamais reçu la moindre légitimité de droit. Les philosophes critiques, apôtres d’une spiritualité libre, ont été et sont toujours les grands battus de l’histoire de l’islam – ignorés ou dénoncés comme apostats par les dignitaires, et désignés comme tels à la vindicte de la masse.

La première responsabilité est là, du côté de la conscience islamique, de ce rendez-vous qu’elle a avec la liberté de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou de ne pas pratiquer, d’être  » le musulman ou la musulmane qu’on veut être  » au lieu de subir la contrainte explicite ou diffuse, consciente ou inconsciente, de stéréotypes (…)

Deuxième responsabilité,(…) Les musulmans de France sont infiniment divers et il leur faut une représentation infiniment diverse, dans laquelle les théologiens, recteurs, imams, autrement dit tous les religieux de métier, ne seront qu’une composante. Est-ce, en France, à l’Etat d’instituer une telle instance ? Non, c’est aux musulmans d’avoir enfin la maturité collective de faire sortir de leurs rangs des femmes et des hommes qui incarnent, dans tout leur être et dans tout leur parcours, l’alliance réussie, heureuse, devenue naturelle entre leurs cultures française et islamique.

J’appelle les musulmans à prendre enfin cette responsabilité, au lieu d’attendre encore et toujours de l’Etat qu’il nomme et désigne. Car cet Etat a, sur le sujet, d’autres responsabilités qui sont proprement les siennes. Elles sont nombreuses, mais faciles à lister. Assurer les plus urgentes : la fermeture des mosquées salafistes (ndr [1]), la sécurité de la population face à la menace djihadiste.

Veiller à ce que ne se multiplient pas les écoles confessionnelles islamiques, où les enfants seraient endoctrinés par l’idéologie salafiste.

Agir de façon assez volontariste pour remédier – enfin – à la formation, sur notre territoire, de ghettos gangrenés par un  » milieu  » de type nouveau où se mélangent marchés parallèles (notamment la drogue), gangstérisme et salafisme, sur fond de déshérence généralisée.

Non pas interdire la visibilité publique du religieux, mais rester ferme sur la laïcité là où l’affirmation de la croyance voudrait faire triompher une  » loi de Dieu  » sur les principes et valeurs de notre contrat social et des droits de l’homme.

Reconnecter la promesse républicaine – liberté, égalité, fraternité – avec la réalité d’une véritable égalité des chances, d’un vrai recul des discriminations et avec une vraie pédagogie à l’école, afin que le fait de vivre en France soit à nouveau perçu comme une chance par ceux qui, parmi les musulmans, sont tentés par le ressentiment à l’égard d’un pays où ils ne sentent pas qu’on leur fait une vraie place.

Et nous tous, comme l’a dit Manuel Valls, nous avons la responsabilité de retrouver un  » idéal  » ou une  » transcendance « , un projet de société où soit prise en compte la dimension spirituelle de la vie humaine – son besoin de sens et d’élévation – de façon ouverte et libre. De telle sorte que, la nature ayant horreur du vide, notre espace public ne soit plus livré au retour du pire du religieux : le  » prêt-à-penser  » et le  » prêt-à-porter « . »

[1] NDR : il faudrait s’entendre sur le mot « salafiste », le premier alinéa le précise : « une représentation de l’islam comme  » vérité absolue  » supérieure à toute autre vision du monde ; une conception de la religion comme  » totale « , qui doit gouverner aussi bien la vie privée que la vie sociale et politique ».  Il est vrai que ces deux premières caractéristiques ne peuvent qu’engendrer des conflits intérieurs et extérieurs avec notre société pluraliste, et donc, dans le contexte actuel du passage au terrorisme, cela pourrait menacer indirectement l’ordre public et la sécurité. Mais une telle mesure serait contre-productive si elle n’obtenait pas le soutien de la majorité des musulmans. Par contre, l’Exécutif  des Musulmans ne devrait-il pas contrôler ce qui se dit dans certaines mosquées dont les prédicateurs auraient alors à s’expliquer devant eux ?  (P D B).

Hijab Day à Sciences Po : « Je ne pensais pas que c’était à ce point électrique »

LE MONDE | 20.04.2016 à 12h04 • Mis à jour le 21.04.2016 à 14h07 | Par Elvire Camus

Elles ont imaginé cet événement pour « sensibiliser sur la question du foulard en France ». Mercredi 20 avril, un groupe d’étudiantes de Sciences Po Paris organisait un Hijab Day, appelant ceux qui le souhaitent à « se couvrir les cheveux d’un voile le temps d’une journée ». Sur la table installée dès 8 heures dans le hall de l’établissement, une dizaine de foulards sont mis à la disposition des volontaires, invités à poser leurs questions. Les organisatrices portent toutes un voile, la majorité le font pour l’occasion.

L’idée de s’emparer du débat est née il y a quelques semaines à Sciences Po, à la suite des propos de Laurence Rossignol, la ministre des droits des femmes, qui a comparé celles choisissant de porter le voile aux « nègres qui étaient pour l’esclavage ». La volonté de Manuel Valls, le premier ministre, de relancer le débat sur le port du voile à l’université — un débat clos par François Hollande, le président de la République, lors d’une émission télévisée jeudi — a fini de convaincre les étudiants qu’il fallait mener une action.

En proposant aux volontaires de se voiler le temps d’une journée, l’objectif est de « mieux comprendre l’expérience de la stigmatisation vécue par de nombreuses femmes voilées en France », expliquent les organisatrices. Surtout, les étudiantes qui portent le foulard veulent en profiter pour s’emparer d’un débat qui les concerne et dont elles s’estiment absentes. « Ce qui me dérange, c’est qu’on parle à ma place », affirme Sonia, 20 ans, qui porte le voile « dans la vraie vie » et soutient l’initiative. « On ne se reconnaît pas dans l’image que donnent de nous les médias », renchérit Laëtitia, voilée depuis deux ans et membre du groupe à l’origine de la journée. (…)

Rachid est venu de loin pour apporter son soutien au Hijab Day. Ce Nanterrien (Hauts-de-Seine) de 50 ans salue l’initiative qu’il perçoit comme un « rapprochement » entre les musulmans et les non-musulmans dans un contexte difficile. « Le fait qu’un établissement comme celui-là, qui forme les futurs dirigeants du pays, veuille démystifier cette histoire de hidjab me donne de l’espoir », dit-il. Pour ce musulman pratiquant, la question du voile est complexe. Il n’y est pas opposé à condition qu’il s’agisse d’une décision personnelle, mais c’est un choix qui ferme des portes, « surtout dans le monde du travail », constate-t-il. Lorsque sa femme, « bac + 5 », a fait le choix de se voiler il y a dix ans, il s’est d’ailleurs inquiété. Aujourd’hui, elle est assistante maternelle, un poste « qui lui convient tout à fait » mais qui n’est pas à la hauteur de ses compétences, selon lui.

(…)
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Islam en France: l’analyse du p. Christian Delorme et de Rachid Benzine

Emission de RCF présentée par Thierry Lyonnet

mercredi 27 avril à 17h03. Durée émission : 52 min

© éditions Bayard

Depuis plus de 20 ans, Rachid Benzine et le p. Christian Delorme sont acteurs du dialogue islamo-chrétien. Invités de Thierry Lyonnet, ils livrent leur analyse sur l’islam en France.

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L’islam est-il violent? Islam et laïcité peuvent-ils coexister? Pourquoi tant de problèmes avec certains jeunes issus de l’immigration? Qu’il s’agisse du port du voile à l’université, des attentats en France et en Belgique, de l’engagement de jeunes français dans les troupes de Daech ou de la compatibilité ou non avec la République, jamais l’islam n’a fait autant l’objet de débats passionnés. Débats qui, pour Rachid Benzine et Christian Delorme, ne prennent pas suffisamment en compte « la complexité de l’histoire et le pluralisme des réalités« .

Rachid Benzine est islamologue et enseignant, il travaille sur une approche historico-critique du Coran ; Christian Delorme est prêtre catholique de l’Eglise de Lyon, il est notamment l’initiateur de la « Marche pour l’égalité et contre le racisme », en 1983. L’un et l’autre avaient publié en 1997, « Chrétiens et musulmans. Nous avons tant de choses à nous dire » (éd. Albin Michel). Près de 20 ans après, ils publient un éclairage précieux: « La République, l’Eglise et l’islam – Une révolution française » (éd. Bayard).

2015: comment comprendre ce qui est arrivé en France et en Europe?

 « En 2015, une étape a été franchie, mais elle a été préparée par d’autres étapes que nous avons connues« , pour Rachid Benzine. On n’a pas mesuré tous les ressorts de l’affaire Merah en 2012, que l’on a presque traitée comme un fait divers. Or, on était déjà dans « la construction d’une idéologie fanatique de résistance à l’Occident« , explique le p. Christian Delorme. Les deux spécialistes de l’islam et du dialogue islamo-chrétien s’accordent pour dire que, sans nier l’existence de jeunes radicalisés, l’immense majorité des jeunes musulmans ne se retrouvent pas dans ces discours, « et ce sont eux qui nous protègeront« , souligne le prêtre.

Qu’est-ce qui fait que des générations de jeunes ne se sent pas français?

Rachid Benzine insiste sur le manque de reconnaissance dont souffrent les personnes issues de l’immigrations, même s’ils sont en France depuis deux ou trois générations: « On ne les a pas assez intégrées dans le récit national. » Ils sont d’ailleurs beaucoup à partir travailler en Grande-Bretagne, où, là, on les considère comme Français! Estime de soi, estime des autres, estime des institutions: il y a un vrai travail à faire.

Mais il y a aussi, propre à la France, ce traumatisme de la guerre Algérie qui reste tenace.

On devrait pouvoir faire mémoire et oublier, aussi bien en France qu’en Algérie, analyse Rachid Benzine, qui mesure cependant combien ce travail serait difficile. Poids du passé, héritage trop lourd à porter. D’un côté, il faudrait « sortir de cette culpabilité post coloniale« , encourage l’islamologue, mais de l’autre il faudrait éviter cette « attitude de victime permanente » de la part des pays arabes. (…)

Et aujourd’hui, un monde musulman qui se trouve « en voie d’implosion« , traversé par différents courants qui se font une guerre d’interprétations qui nécessiterait un réel travail critique. Il y a le wahhabisme, les frères musulmans, l’islam traditionnel, Daech. Cette dernière est une organisation théologico-politique qui puise son idéologie dans les traditions musulmanes: à ce titre, elle doit absolument « être prise en compte« , insiste Rachid Benzine. (…)

https://rcf.fr/culture/islam-en-france-lanalyse-du-p-christian-delorme-et-de-rachid-benzine

 

et si vous avez encore du temps, quelques articles tirés du site Arcre.org

Blogueur au Bangladesh : “ils n’ont pas peur de nous tuer en pleine journée, dans la rue”

04/05/2016 by Agustin Arteche Leave a Comment

Depuis le début de l’année, quatre militants laïques ont été assassinés par des fanatiques islamistes au Bangladesh. France 24 a pu entrer en contact avec l’un de ces activistes athées, qui a fui le pays en raison de menaces de mort.

27 février 2015. 30 mars 2015. 21 mai 2015. 8 août 2015. Quatre dates pour quatre assassinats. Les victimes s’appelaient Avijit, Washiquir, Ananta et Niloy. Ils avaient en commun le militantisme chevillé au corps. Tous revendiquaient le droit d’être athée et de l’exprimer librement sur leur blog. Ils ont été assassinés par des intégristes radicaux durant l’année 2015.

Défendre la neutralité religieuse est un sacerdoce au Bangladesh, où 90 % de la population est de confession musulmane. Après une (trop) courte période de répit, les meurtres en série ont repris au début de l’année 2016. Les blogueurs ne sont pas les seules cibles. Pour le seul mois d’avril, deux militants de la cause gay, un professeur d’université, un étudiant laïque ont été abattus. Signe que les ennemis des fanatiques sont nombreux, qu’ils soient athées, homosexuels ou issus d’une minorité religieuse. (…)

(Source : France 24/02.05.16/par Charlotte BOITIAUX)

Texte complet sur  http://www.arcre.org/2016/05/04/blogueur-au-bangladesh-ils-nont-pas-peur-de-nous-tuer-en-pleine-journee-dans-la-rue/

 

Protection nécessaire de la présence chrétienne en Palestine et dans tout l’Orient

03/05/2016 by Agustin Arteche Leave a Comment

La protection de la présence chrétienne en Palestine et dans tout l’Orient « est pour nous un devoir et une mission ». C’est ainsi que le Président palestinien, Abu Mazen, a réaffirmé son engagement à faire tout son possible pour remplir cette obligation au profit de l’unité et du bien commun de tout le peuple palestinien. Le Président a confirmé cet engagement dans un message adressé aux chrétiens à l’occasion de Pâques, célébrée hier par les Eglises suivant le calendrier julien et vécue en Palestine comme fête nationale. « Ce n’est pas un secret – peut-on lire dans le texte diffusé par le responsable palestinien – que le destin des chrétiens au Proche-Orient est semé d’embûches », dans une spirale qui met en danger la coexistence, le pluralisme et la liberté religieuse. C’est pourquoi – a remarqué Abu Mazen – il faut s’opposer para tous les moyens à toutes les tentatives visant à affaiblir la présence des chrétiens autochtones en Terre Sainte. Dans son message pascal, le Président palestinien a voulu souligner que la permanence d’une communauté chrétienne arabe à Jérusalem est perçue comme une richesse et une aide à vivre en plénitude le pèlerinage sur les Lieux Saints de la part des chrétiens provenant de tous les coins du monde, qui visitent la Terre Sainte surtout à l’occasion des Solennités liturgiques. Le texte présidentiel, parmi les nouveautés positives enregistrées ces derniers temps en matière de présence chrétienne en Terre Sainte, rappelle l’accord entre le Saint-Siège et l’Etat palestinien signé le 26 juin 2015 et entré en vigueur au début de cette année. (GV) (Agence Fides 02/05/2016)

Texte complet sur  http://www.arcre.org/2016/05/03/protection-necessaire-de-la-presence-chretienne-en-palestine-et-dans-tout-lorient/

 

Constitution turque

02/05/2016 by Agustin Arteche Leave a Comment

Après les appels du parlement turc à passer à une constitution religieuse, le premier ministre Ahmet Davutoglu a déclaré que la nouvelle constitution du pays, qui a été préparée par le parti au pouvoir, serait laïque.

“La laïcité sera présente dans la nouvelle constitution comme un principe qui garantit la liberté de religion des citoyens égaux et le détachement de l’Etat de tous groupes religieux”, a-t-il indiqué.

Le 26 avril, le président du parlement turc et membre du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir Ismail Kahraman avait déclaré que la nouvelle constitution devait se débarrasser du sécularisme et qu’elle devait être religieuse. (Source :SputnikNews/27.04.16)

Texte complet sur http://www.arcre.org/2016/05/02/constitution-turquie/

 

Mohamed Aïssa appelle les algériens à se tourner vers les valeurs spirituelles

29/04/2016 by Agustin Arteche Leave a Comment

(…) Considérant les zaouïas comme «les phares d’une Algérie tolérante, en symbiose avec les vraies valeurs de l’islam», le ministre a souligné que «la nation est confrontée à une fitna et doit impérativement se tourner vers ses valeurs spirituelles et unifier ses rangs devant cette agression qui la frappe dans ce qu’elle a de plus précieux, sa jeunesse». (Source:Eglise Catholiue.Algérie/23.04.16)

Lire plus:

La spiritualité aux sources d’une société fraternelle

Le congrès de Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM)

PSM accomplit en 2016 plus de 16 années d’existence.

« Nous souhaitons à cette occasion organiser un évènement à l’image des valeurs qui nous rassemblent : justice, solidarité, amour, fraternité…
Cet événement qui se déroulera le samedi 7 mai 2016 aux Docks de Paris portera le nom de RENCONTRE AVEC PSM.

RENCONTRE AVEC PSM, c’est l’ambition de vouloir partager ensemble une expérience originale et innovante de fraternité humaine et laisser place à l’humanité qui est innée en chacun de nous. A nous de redécouvrir l’humanité qui nous rassemble pour nous révéler combien nous avons de choses en commun au-delà de ce qui peut susciter nos divergences. Chacun pourra, le temps d’une journée, contribuer à la consolidation de ce « vivre ensemble » que nous appelons de tous nos vœux.

Un préalable indispensable pour construire le « Nous », point de départ de notre destin commun et s’articulera autour de la thématique générale :

« La spiritualité aux sources d’une société fraternelle ».

http://www.rencontrepsm.fr/

 

http://www.rencontrepsm.fr/actus/57-le-temps-du-partage-et-de-la-fraternite