« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

Islam-infos du 15-2-2016

15, Fév 2016 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Uncategorized     No Comments

INFOS SUR L’ISLAM

ET LES COMMUNAUTES MUSULMANES D’ICI ET D’AILLEURS

 

 (15 février 2016)

Périodique numérique.

 

Informer, reproduire un article n’équivaut pas à prendre position pour ou contre.

A chacun d’exercer son discernement tout en étant ouvert aux opinions différentes.

Personne ne possède la vérité, elle est sans cesse à chercher, sans parti-pris.

 

 

ANNONCE de deux conférences. 1

Felice Dassetto à Louvain-la-Neuve le mardi 23 février 2016. 1

Christian Cannuyer à Bruxelles : « les chrétiens d’Orient et nous ». 1

Arrêter le flot d’armes vers l’Arabie saoudite. 2

Islamisme : 8.250 cas de radicalisation auraient été recensés en France. 2

Valls: il y aura d’autres attentats ‘d’ampleur’ en Europe, « c’est certain ». 3

Placer les jeunes radicalisés en internat? Une idée du bourgmestre de Vilvorde. 3

L’Europe face à la montée des partis anti-migrants. 4

« Les problèmes étaient connus,  les politiques n’ont pas voulu les voir ». 5

Libye : armes, embargo et diplomatie à l’ombre de la menace islamiste. 6

J’atteste … (Abdellatif LAÂBI ) 7

Rumeurs… L’histoire des trois tamis. 8

 

ANNONCE de deux conférences

Felice Dassetto à Louvain-la-Neuve le mardi 23 février 2016

Le Groupe islamo-chrétien de Louvain-la-Neuve a invité M. F. Dassetto, professeur émérite UCL de sociologie de l’Islam contemporain, à donner une conférence intitulée « Musulmans, non-musulmans, le risque des durcissements et l’urgence des contre-tendances ».

 

La conférence aura lieu au Centre Placet, Rue des Sports, 6 à 1348 LLN à 20h. (accueil à 19h30).

 

Christian Cannuyer à Bruxelles : « les chrétiens d’Orient et nous »

Quelle espérance pour les chrétiens qui ont choisi de rester quoi qu’il arrive, et pour ceux qui aspirent à retourner chez eux ?

 

Le mercredi 16 mars à 20h. au Fanal, 6, rue Joseph Stallaert à 1050 Ixelles. PAF 12 € étud. 6€, Réservation souhaitée : 02.3432815, lesrencontresdufanal@scarlet.be

 

 

Pétition

Arrêter le flot d’armes vers l’Arabie saoudite

Bombarder des écoles, des hôpitaux et même des mariages: voilà ce que l’Arabie Saoudite fait au Yémen. C’est révoltant – et ils agissent avec des armes achetées à l’Europe, aux États-Unis et au Canada. Mais dans 48h, nous pouvons réaliser l’impossible : arracher une décision historique qui pourrait tarir le flot d’armes à destination des Saoudiens.

Dans deux jours, le Parlement européen doit se prononcer sur la mise en place d’un embargo autour des armes exportées par l’Europe. Mais, à cause de lourdes pressions de la part des Saoudiens, certains de nos représentants hésitent.

Aujourd’hui plus que jamais, ces députés doivent prendre conscience que, partout dans le monde, des centaines de milliers de personnes attendent d’eux qu’ils tapent du poing sur la table et disent « NON » à l’Arabie Saoudite et à ses atrocités. Signons cette pétition urgente appelant à un embargo sur les armes et offrons un immense soutien du public à celles et ceux qui, au Parlement européen, défendent les droits de l’homme:

https://secure.avaaz.org/fr/no_more_saudi_arms_deal_alt_eu_loc

 

Islamisme : 8.250 cas de radicalisation auraient été recensés en France

http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/islamisme-8-250-cas-de-radicalisation-auraient-ete-recenses-7781674985

D’après un dernier bilan officiel établi le 28 janvier, 8.250 personnes auraient été signalées comme radicalisées sur l’ensemble du territoire français.

C’est l’information que révèle le journal Le Figaro dans son édition du 3 février. (…) Le bilan a pu être établir grâce aux repérages des services de l’État (police, gendarmerie et Éducation nationales) mais aussi grâce aux alertes des familles inquiétées par des comportements suspects comme le repli identitaire, l’apologie du terrorisme ou l’hostilité aux institutions. Depuis la mise en place d’une plateforme dédiée, les familles peuvent en effet informer les services de l’État mais aussi être accompagnées et soutenues.

Les femmes et les mineurs de plus en plus radicalisés

Le constat est d’autant plus inquiétant que le nombre a plus que doublé depuis mars dernier, en passant de 4.015 cas signalés à 8.250. Dans ce nombre, la part des femmes (30%) et des mineurs (20%) serait en augmentation. Même si 4.848 sites Internet, comptes Twitter ou Facebook ont été bloqués, les outils numériques ne seraient pas le facteur principal de radicalisation. Le Figaro rapporte ainsi les propos d’un membre de l’ l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste qui assure : « Le déclencheur est dans 95% des cas lié à un contact humain ». Pour limiter les risques, la justice a délivré 275 interdictions de sortie du territoire, ainsi que 78 interdictions administratives du territoire.

Valls: il y aura d’autres attentats ‘d’ampleur’ en Europe, « c’est certain »

Publié le 13 février 2016 à 10h16 , Munich (Allemagne) (AFP)

« C’est une certitude » qu’il y aura d’autres attentats « d’ampleur » en Europe, a affirmé samedi le Premier ministre français Manuel Valls lors de la Conférence sur la sécurité de Munich (Allemagne), en estimant que le monde était entré dans une époque d' »hyperterrorisme ».

« Nous devons cette vérité à nos peuples: il y a aura d’autres attaques, des attaques d’ampleur, c’est une certitude. Cet hyper-terrorisme est là pour durer, même si nous devons le combattre avec la plus grande détermination », a dit Manuel Valls.

Placer les jeunes radicalisés en internat? Une idée du bourgmestre de Vilvorde

Le bourgmestre de Vilvorde Hans Bonte (sp.a) plaide pour des internats plus abordables pour mieux encadrés les jeunes désorientés. Selon lui, ce serait un moyen de lutte contre la radicalisation.

Hans Bonte dit constater que tous les jeunes radicalisés ont un point commun : « Dans tous les dossiers que je connais, j’ai vu que ces jeunes manquaient de discipline, de motivation, de valeurs… Mais, surtout, ils vivaient dans des circonstances qui n’étaient pas assez bien« .

Discipline, vivre ensemble, sport ou encore alimentation saine : autant d’éléments mis sur la table par le bourgmestre de Vilvoorde, qui a été confronté à 28 départs de jeunes radicalisés vers la Syrie ces dernières années.

« En internat, ces jeunes ne seraient plus dans leur environnement habituel et apprendraient la discipline et la vie en communauté. Mais aussi à étudier, à pratiquer un sport et à manger sainement« , indiquait-il par ailleurs aux quotidiens Het Nieuwsblad et De Standaard.

Ces internats doivent aussi rester abordables, surtout dans l’enseignement secondaire, car les familles de ces jeunes seraient, dit-il, très pauvres. Reste que le personne ne peut obliger une famille à mettre son enfant en internat.

http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_placer-les-jeunes-radicalises-en-internat-une-idee-du-bourgmestre-de-vilvorde?id=9212265

 

L’Europe face à la montée des partis anti-migrants

De la Suède à l’Italie en passant par l’Allemagne, la vague migratoire massive et la menace islamiste font progresser les partis populistes.

Populistes? Extrémistes? Xénophobes? Anti-establishment? Démagogues? Les mots peinent à décrire ceux qui tirent les fils d’un dynamitage qui secoue les classes politiques, jusqu’aux États-Unis avec les outrances de Donald Trump côté républicain. En Europe, les profils sont aussi contrastés, de la renaissance de la Ligue du Nord en Italie à la progression foudroyante de Pegida, mouvement islamophobe qui prévoit de manifester samedi dans 14 pays, deux ans après son lancement à Dresde. Ou encore de Marine Le Pen, opposante tous azimuts, à Viktor Orban, solidement installé dans son fauteuil de chef du gouvernement hongrois.

Mais tous gagnent dans l’opinion, avec la même alchimie détonante. D’un côté, la peur, nourrie par le terrorisme, l’islamisme et le déferlement de plus d’un million de nouveaux venus à travers la route des Balkans. De l’autre, la contestation d’élites politiques jugées aussi incapables qu’indifférentes, et le rejet de leur entreprise la plus ambitieuse: soixante ans de construction européenne.

Suite sur http://www.lefigaro.fr/international/2016/02/05/01003-20160205ARTFIG00346-l-europe-face-a-la-montee-des-partis-anti-migrants.php

Commentaire personnel : Cet article montre la montée des partis anti-migrants pour tous les pays européens, chiffres à l’appui. Clairement, beaucoup d’Européens ne pensent pas du tout comme Madame Merkel. Et si on voit déjà bien les problèmes suscités par un million de ces migrants, même en Allemagne, qu’en sera-t-il quand il en viendra le double ? L’Allemagne en quête de main d’œuvre et de rajeunissement de sa population pourrait peut-être leur donner du travail (et encore ?), mais les autres pays ? Or, sans travail, ce sera la déception totale pour ces migrants, que certains islamistes auront beau jeu de transformer en colère, sans parler des réactions violentes des mouvements islamophobes (centres d’accueil de migrants incendiés, mosquées endommagées, insultes etc. Même des Belges musulmans avouent leurs craintes à ce sujet, à partir de ce qu’ils constatent déjà, difficulté accrue pour trouver du travail et du logement). Certains migrants à peine arrivés depuis trois mois ont même décidé de retourner, tellement ils ont été désillusionnés par cette Europe dont ils ont cru, suite aux invitations de Madame Merkel, qu’elle était un eldorado.

Il y a, me semble-t-il, un autre problème trop peu évoqué : que vont devenir tous les candidats déboutés dans des pays dont ils ne connaissent pas la langue et la culture si profondément différente de la leur ? Ils seront des proies faciles pour toutes sortes de trafics, d’exploitation inhumaine, de « radicalisation ». Ne sont-ce pas là des réalités qu’on aurait bien tort de ne pas prendre au sérieux ? Et d’abord pour eux-mêmes qui ont dépensé tant d’argent pour arriver jusqu’à nous !

Par contre, nos pays européens pèsent-ils vraiment de tout leur poids et de toute leur diplomatie pour d’une part, arrêter ces guerres, et d’autre part, ouvrir vraiment leur bourse pour que les réfugiés en Turquie, Jordanie, Liban, disposent en suffisance d’alimentation, d’écoles, voire de petites possibilités de travail, de formation, d’occupations. L’aide directe à tous les organismes de développement, de formation et d’instruction aux réfugiés et même au-delà dans tous les pays pauvres n’est-elle pas ce que nous pourrions faire de mieux ? (PhDB)

 

« Les problèmes étaient connus,  les politiques n’ont pas voulu les voir »

[Dans ce cas-ci aussi, on n’a pas voulu regarder les problèmes en face]

 

Le Soir, 13/02/2016

Hind Fraihi avait passé trois mois « undercover » à Molenbeek en 2006

 

« Tous les signaux d’alerte étaient là,   on ne m’a pas prise  au sérieux.» (…)   « Nous n’avons pas su comment réagir, par peur d’être traités de racistes ou d’islamophobes. »  ENTRETIEN

 

Voici dix ans, Hind Fraihi publiait En immersion à Molenbeek, fruit de trois mois de séjour undercover dans la commune bruxelloise. Son livre est réédité le 16 février aux Editions de la Différence. Le texte est le même que celui de 2006.

« Lisez-le : vous croirez qu’il a été écrit aujourd’hui » , explique l’auteure, journaliste anversoise pour différents médias belges et étrangers.

 

Vous sous-titrez votre ouvrage « l’enquête qui aurait dû nous alerter ». Pourquoi ?

Les problèmes de Molenbeek étaient déjà connus en 2006 : le radicalisme, l’islam extrémiste. Déjà à l’époque, on recrutait des jeunes. Dans les mosquées, les stations de métro, en rue. J’ai aussi entendu des prêches d’imams appelant au combat, au radicalisme.

Et aujourd’hui ?

Maintenant, cela se fait via Internet. C’est devenu moins visible, moins concret, très virtuel. L’autre différence c’est qu’en 2006, on recrutait pour aller combattre en Afghanistan, en Irak, en Tchétchénie. Aujourd’hui, c’est en Syrie et, de plus en plus, pour la Libye.

Ce n’est plus à la mosquée qu’on se radicalise ?

Non. La radicalisation est devenue beaucoup plus diffuse, dispersée, hybride. Elle est dès lors plus difficile à repérer : il n’y a plus vraiment de profil type pour les radicalisés. Avant, c’était clairement une génération qui n’avait pas d’avenir, essentiellement de jeunes chômeurs infra-qualifiés. Ces facteurs jouent encore un rôle. Mais on voit aussi, parmi les radicalisés, des gens qui ont un profil plus élevé, qui ont un job, un diplôme.

Il y a aussi davantage de radicalisés en 2016 qu’en 2006 ?

Il y en a évidemment beaucoup. Auparavant, c’était plus marginal. Même si cela reste heureusement une minorité.

Si tous les signaux d’alerte étaient là voici dix ans, pourquoi n’a-t-on rien fait ?

Les politiques n’ont pas voulu voir, pas voulu comprendre, pas voulu intervenir. J’ose parler, dans leur chef, de mauvaise volonté. Ils n’ont pas voulu chercher de solution.

Pourquoi ?

C’est LA question !

Mais vous n’avez pas essayé de les alerter ?

Si. Je suis allée voir les responsables de la Sûreté de l’Etat et ceux de la police locale. Ils ne m’ont pas prise au sérieux. Quant au bourgmestre, Philippe Moureaux, je ne l’ai pas rencontré mais je l’ai vu déclarer à la télé que j’étais une jeune journaliste et que je m’étais fait manipuler. Aujourd’hui, je me demande qui s’est fait manipuler.

Comment expliquez-vous leur attitude ?

Je pense qu’ils ont laissé faire, qu’ils ont fermé les yeux. Je ne suis pas la seule à dire ça : des parents m’ont expliqué qu’ils n’ont pas été pris au sérieux par la police quand ils sont allés dire que leur enfant se radicalisait. Je pense que la théorie était celle de l’exportation du terrorisme : certains se sont dit qu’il valait mieux les laisser partir pour qu’ils commettent leurs méfaits ailleurs que chez nous. Ils nous sont revenus comme des boomerangs.

C’était la seule raison ?

Je pense qu’on a agi, chez nous, de manière très maladroite avec l’intégration et l’islam. Nous n’avons pas su comment réagir, par peur d’être traités de racistes ou d’islamophobes. Ce qui m’est arrivé. Mais la peur de la peur ne fait qu’augmenter la peur. Il n’y a rien de mal à nommer les problèmes.

Vous avez été surprise d’apprendre, après Paris, que plusieurs des terroristes avaient un lien avec Molenbeek ?

Ce n’était pas vraiment une grande surprise. Il y avait eu des signaux d’alerte : Nemmouche et le terroriste du Thalys avaient aussi des connexions avec la commune. Mais, en même temps, je ne me doutais pas que le phénomène était d’une telle ampleur. Molenbeek est en fait une commune extraordinairement dynamique et vivante. C’est ce qui fait sa force et c’est, aussi, ce qui explique les phénomènes que l’on constate aujourd’hui.

Dans votre livre, vous évoquiez aussi les difficultés qu’y rencontrent parfois les femmes.

A cet égard, la situation n’a pas évolué en dix ans. On trouve toujours, à Molenbeek, dans l’espace public, les magasins, les associations, des publications qui demandent aux femmes de se cacher, de se couvrir de la tête aux pieds, de ne pas se maquiller, de ne pas regarder la télévision, de ne pas avoir de téléphone…

Vous avez été victime de sexisme ?

Oui. Dans les deux sens. Si je n’ai pas été prise au sérieux par les forces de l’ordre ou le bourgmestre, c’est aussi parce que j’étais une femme. Je n’avais devant moi que des hommes blancs de classe supérieure. Ça aussi, c’est du sexisme ! Notre société a besoin d’une nouvelle vague de féminisme. Qui s’attaque aussi aux problèmes de notre société occidentale, comme le plafond de verre ou les remarques sexistes en rue.

Vous êtes inquiète pour l’avenir de Molenbeek ?

Oui. Pendant des années, la commune a été négligée et niée par tout le monde, les politiques, les médias. En novembre, pendant quelques jours, les caméras du monde entier sont venues. Et là, tout le monde est reparti. Les habitants vivent ça très mal. Et puis, je constate que la radicalisation trouve de plus en plus de prise, sur le terrain. On constate par ailleurs une autre tendance : des Marocains retournent dans leur pays, parce qu’ils ne trouvent pas leur place chez nous.

 

Libye : armes, embargo et diplomatie à l’ombre de la menace islamiste

10 Février 2016, par le Groupe de recherche et d’information pour la Paix (GRIP)

Faut-il armer la Libye afin de faire face à la montée en puissance de Daech, si ce pays parvenait à former un gouvernement d’unité nationale ? Cette question en soulève immanquablement une série d’autres. Légales avant tout : quid des embargos onusien et européen auxquels la Libye est soumise ? Politiques ensuite : qui devrait être armé, et sous quelles conditions ? Militaires enfin : pourquoi encore des armes, alors qu’elles sont déjà tellement répandues dans le pays ? Autant de questions auxquelles cette Note tentera de répondre.

J’atteste … (Abdellatif LAÂBI )

 

J’atteste qu’il n’y a d’être humain

que celui dont le cœur tremble d’amour

pour tous ses frères en humanité

 

Celui qui désire ardemment

plus pour eux que pour lui-même

liberté, paix, dignité

 

Celui qui considère que la Vie

est encore plus sacrée

que ses croyances et ses divinités

 

J’atteste qu’il n’y a d’être humain

que Celui qui combat sans relâche

la Haine en lui et autour de lui

 

Celui qui,

dès qu’il ouvre les yeux le matin,

se pose la question :

Que vais-je faire aujourd’hui

pour ne pas perdre ma qualité et ma fierté

d’être homme ?

 

Abdellatif LAÂBI, le 10 janvier 2015

 

Rumeurs… L’histoire des trois tamis

(version musulmane)

Il était une fois, à l’époque des califes abbassides, dans la capitale musulmane Bagdad, un grand savant connu pour sa sagesse. Cet homme avait passé sa vie à étudier le Coran et les paroles du Prophète et il était très pieux. Jamais on ne l’entendait dire du mal de quelqu’un, se moquer des autres ni répéter des paroles inutiles.
Tout le monde l’aimait, car il avait toujours une parole gentille ou un sourire pour les gens qu’il rencontrait, et il était toujours prêt à aider les autres.
Un jour, l’un de ses voisins vint le trouver :
« Sais-tu ce qu’on vient de me dire à propos de ton ami Abdallah ? » poursuivit le voisin.
« Attends un peu », répliqua le savant. » Je vois que tu brûles d’envie de me dire quelque chose. Mais avant que tu me le dises, j’aimerais te faire passer un petit test. Cela s’appelle le test des trois filtres. »
« Des trois filtres ? » s’étonna le voisin.
 » Exactement  » poursuivit le savant. « Avant que tu ne me parles de mon ami, ce serait une bonne idée de prendre le temps de filtrer ce que tu comptes me dire. Nous allons faire passer ce que tu voulais me dire dans trois filtres.ce qui en restera, tu pourras me le dire. C’est pourquoi j’appelle cela le test des trois filtres. Tu es prêt ? »
 » Oui « , répondit l’homme, de plus en plus étonné. (En effet, quand il bavardait avec ses voisins, il n’avait pas l’habitude de prendre tant de précautions).
« Allons-y donc ! » dit le savant . » Le premier filtre est celui de la vérité ». »As-tu bien vérifié que ce que tu veux me dire est vrai ? »
« Non », répondit l’homme. « En fait on vient juste de me le raconter et…. »
« Bon », dit le savant. « Donc, tu n’es pas du tout sûr que ce soit vrai. Le filtre de la vérité n’a pas gardé ce que tu voulais me dire. »
« Essayons maintenant le second filtre, celui du bien. Est-ce que ce que tu voulais me dire sur mon ami est quelque chose de bien ? »
« Euh, non, au contraire. »..
« Ah, » poursuivit le savant. » Donc tu voulais me dire quelque chose de mal sur mon ami, mais tu n’es pas certain que ce soit vrai. Je ne sais pas si je vais pouvoir t’écouter. Mais peut être que tu réussiras quand même le test, car il reste encore un filtre : le filtre de l’utilité »
 » Ce que tu voulais me dire sur mon ami, est-ce que cela me sera utile ? »
« Euh bien…non, pas vraiment ».
« Alors », conclut le savant, « si ce que tu voulais me dire n’est pas vrai, n’est pas bien et n’est même pas utile, ce n’est pas la peine de me le dire, tu ne crois pas ? Les paroles peuvent faire beaucoup de mal, et il ne faut pas les répandre n’importe comment. »
 » Une parole qui n’est ni vraie, ni bonne ni utile ne vaut pas la peine d’être dite. Alors avant de te dire quelque chose, ou de répéter ce qu’on t’a raconté, n’oublie pas de soumettre tes paroles au test des trois filtres !Cela t’évitera certainement des péchés ».

Allah dit dans le Coran :
 » Ô vous qui croyez ! Ne vous moquez pas les uns des autres, car il se peut ceux-ci soient meilleurs que ceux-là. Que les femmes ne se moquent pas les unes des autres, car il se peut que celles-ci soient meilleures que celles-là. Ne vous calomniez pas les uns les autres, et ne vous donnez pas de sobriquets injurieux. Quel vilain mot que  » perversion « , quand on a déjà la foi. Ceux qui ne se repentent pas, voilà les injustes. « (Sourate 49, verset 11).

 Le voisin, un peu confus, rentra chez lui et réfléchit longuement aux paroles du savant.
Depuis ce jour, il étonna ses voisins en cessant d’écouter les bavardages inutiles, et en demandant à ceux qui voulaient lui raconter quelque chose :
 » Attends un peu, ce que tu vas me dire, est-ce que c’est vrai ? est-ce que c’est bien ?est-ce que c’est utile ?  »
Et c’est ainsi que cet homme, dont les gens avaient l’habitude de se méfier à cause de sa mauvaise langue, devint aimé et respecté de tous.

 

N.B. On trouvera une belle prédication sur ce sujet dans une vidéo de l’imam Mustafa Hosni

https://youtu.be/6y1ojP3iRTg  Les rumeurs