« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

La faim pourrait faire plus de victimes que le coronavirus

22, Juil 2020 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in guerre ou paix,International,Justice sociale     No Comments

Bien avant le début de la pandémie de COVID-19, la faim progressait déjà dans le monde. Mais le coronavirus s’est ajouté aux effets des conflits, de la montée des inégalités et de l’escalade de la crise climatique pour secouer un système alimentaire mondial déjà brisé, laissant des millions de personnes au bord de la famine. Un nombre qui risque de doubler par rapport à 2019, selon un rapport d’Oxfam publié aujourd’hui. 

09/07/2020

Le ralentissement spectaculaire de l’économie mondiale, conjugué à de sévères restrictions à la circulation, a entraîné des pertes massives d’emplois au cours des derniers mois. Sans revenu ni soutien social, des millions de personnes n’ont plus de quoi s’acheter à manger.

Les restrictions de déplacements imposées pour contenir la propagation du coronavirus ont eu des conséquences graves pour les producteurs et les productrices agricoles. Il.elle.s n’ont pas pu semer ou récolter, accéder aux marchés pour vendre leurs produits ou encore acheter des semences et des outils.

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Une crise de la faim qui touche particulièrement les femmes

Les femmes jouent un rôle essentiel dans le système alimentaire mondial en tant que productrices, travailleuses sur les plantations et ouvrières dans les usines de transformation. En général, elles sont également en charge d’acheter et de cuisiner la nourriture pour leur famille. Pourtant, sur chaque continent, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à souffrir de malnutrition.

Et pour cause, elles sont confrontées à des discriminations tout au long de leur vie. Elles gagnent moins que les hommes et ne peuvent souvent pas être propriétaires de terres.

Kadidia Diallo, productrice de lait au Burkina Faso confie à Oxfam : « Le coronavirus nous fait beaucoup de mal. Nourrir mes enfants le matin devient difficile. Nous sommes totalement dépendants de la vente de lait, et avec la fermeture des marchés, nous ne pouvons plus le vendre. Si nous ne vendons pas de lait, nous ne mangeons pas. »

La faim pourrait tuer 12.000 personnes par jour

Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que le nombre de personnes confrontées à une crise aigüe de faim atteindra 270 millions avant la fin de l’année, soit une augmentation de 80% depuis 2019 en raison de la pandémie. Cela signifie qu’avant la fin de l’année, entre 6.000 et 12.000 personnes pourraient mourir de faim chaque jour à cause des répercussions sociales et économiques de la pandémie, soit potentiellement plus que les victimes du virus d’ici fin 2020.

Les géants de l’agroalimentaire continuent d’engranger des profits 

Le rapport d’Oxfam met aussi en lumière un système alimentaire qui a plongé des millions de personnes dans la faim sur une planète qui produit pourtant suffisamment pour nourrir tout le monde.

Un système qui a permis aux 10 géants mondiaux de l’agroalimentaire de verser plus de 18 milliards de dollars à leurs actionnaires depuis début 2020, alors même que le COVID-19 s’abattait sur l’ensemble de la planète. Cette somme est 10 fois supérieure à l’appel de fonds des Nations Unies pour soutenir l’agriculture et apporter une aide alimentaire face à la crise du coronavirus.

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