« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
09, Juin 2020 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Environnement,Justice sociale No Comments
De nombreux défis sociaux et environnementaux majeurs sont liés à la façon dont nous produisons, transformons et consommons les aliments. Plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre provient des systèmes alimentaires, qui sont également responsables de 80 % de la perte de biodiversité et de la déforestation. Malgré une production alimentaire abondante, la faim et la malnutrition dans le monde augmentent.
L’émergence d’épidémies comme celle du Covid-19 est liée par les scientifiques à la perte d’habitat et de biodiversité dans le monde entier. En outre, la pandémie menace de provoquer une crise alimentaire, d’une part en interrompant la production et les chaînes d’approvisionnement, et d’autre part en rendant impossible pour les personnes dont les revenus ont chuté l’accès à une alimentation adéquate.
Bien que la coopération belge investisse des sommes considérables dans le secteur agricole des pays en développement, peu d’argent est consacré au soutien de la nécessaire transformation agroécologique des systèmes alimentaires dans le Sud.
– Olivier De Schutter, professeur et rapporteur spécial de l’ONU.
Un récent rapport de l’UCLouvain[1] rédigé par Margot Vermeylen et Olivier De Schutter montre que l’agroécologie n’est pas une priorité pour la coopération belge au développement. Olivier De Schutter, professeur et rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits humains, et ancien rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, explique : « Bien que la coopération belge investisse des sommes considérables dans le secteur agricole des pays en développement, peu d’argent est consacré au soutien de la nécessaire transformation agroécologique des systèmes alimentaires dans le Sud. »
L’étude elle-même parle d’une occasion manquée. Alors qu’il existe un consensus mondial croissant sur la nécessité de réformer les systèmes alimentaires pour atteindre les objectifs de développement durable, nous devons conclure que la Belgique est à la traîne. Seulement 16% du budget dédié à l’agriculture soutient l’agroécologie. C’est beaucoup trop peu.
La Coalition Contre la Faim[2] – dont Caritas International fait partie – demande donc à la Belgique de revoir profondément sa stratégie dans ce secteur et de faire de l’agroécologie une priorité pour l’agriculture et la sécurité alimentaire des pays du Sud[3]. Nous devons de toute urgence réformer nos systèmes alimentaires afin qu’ils deviennent plus résilients, socialement équitables et ne nuisent plus à la planète. Selon l’étude de l’UCLouvain, cela peut être fait en soutenant une transition agroécologique des systèmes alimentaires.
Pourquoi l’agroécologie ?
L’agroécologie applique des principes écologiques à l’agriculture afin d’optimiser les interactions entre les plantes, les animaux, les hommes et la nature, sans oublier les aspects sociaux pour rendre le système alimentaire durable et juste. L’agroécologie utilise les ressources et les connaissances disponibles localement et s’adapte très bien à la réalité de l’agriculture familiale des pays du Sud.
>>A LIRE AUSSI : L’agroécologie en réponse au changement climatique
L’agroécologie contribue ainsi à la réalisation de nombreux objectifs de développement durable. Elle permet d’augmenter la production agricole là où c’est nécessaire et contribue à lutter contre la faim, la malnutrition et la pauvreté dans les zones rurales. Elle permet également de lutter contre la dégradation de l’environnement, de réduire les gaz à effet de serre et d’adapter l’agriculture au changement climatique.
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