« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
08, Oct 2022 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Actualités chrétiennes,guerre ou paix No Comments
Avant la prière de l’angelus du dimanche 2 octobre, le pape François a lancé un appel au cessez-le feu en Ukraine, dans une adresse directe au Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, au Président de l’Ukraine, Volodomyr Zelensky, et aux acteurs politiques internationaux.
Traduction de l’italien (non officielle) Marie-Lucile Kubacki
Publié le 02/10/2022 à 14h12, mis à jour le 03/10/2022 à 16h58 • Lecture 3 min.
VATICAN MEDIA / IPA/SIPA
À circonstances exceptionnelles, intervention exceptionnelle. Dans le contexte d’escalade militaire et verbale de la guerre en Ukraine, et notamment face à la menace nucléaire, le pape François a lancé un appel au cessez-le-feu ce dimanche 2 octobre, juste avant la prière de l’angélus place Saint-Pierre. Il demande directement au Président de la Fédération de Russie d’« arrêter cette spirale de violence et de mort », y compris « pour le bien de son peuple » et au Président de l’Ukraine, d’être « ouvert à des propositions de paix sérieuses ». Il les appelle, ainsi que les acteurs politiques internationaux, à trouver des solutions « fondées sur le respect de la valeur sacro-sainte de la vie humaine, ainsi que de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque pays, et des droits des minorités et des préoccupations légitimes ».
Fait hors du commun, l’appel du pape a été lancé avant l’angelus, alors que les appels politiques sont généralement prononcés juste après la prière. Une variation significative de la solennité et l’importance que François a voulu accorder à cette interpellation.
NDR: Faisons connaître ce très beau message en ces moments si graves et inquiétants !
« Chers frères et sœurs, bonjour !
L’évolution de la guerre en Ukraine est devenue si grave, si dévastatrice et si menaçante qu’elle suscite une grande inquiétude. C’est pourquoi je voudrais aujourd’hui y dédier toute ma réflexion avant l’Angélus. En effet, cette terrible et inconcevable blessure de l’humanité, au lieu de se cicatriser, continue de saigner de plus en plus, risquant de s’étendre.
Les rivières de sang et de larmes versées au cours de ces mois me causent une peine profonde. Je suis attristé par les milliers de victimes, notamment des enfants, et par les nombreuses destructions, qui ont laissé de nombreuses personnes et familles sans abri et menacent de vastes territoires de froid et de faim. De telles actions ne peuvent jamais être justifiées, jamais ! Il est affligeant que le monde apprenne la géographie de l’Ukraine à travers des noms comme Boutcha, Irpin, Marioupol, Izioum, Zaporijjia et d’autres endroits, qui sont devenus des lieux de souffrance et de peur indescriptibles. Et que dire du fait que l’humanité soit à nouveau confrontée à la menace atomique ? C’est absurde.
Que doit-il encore se passer ? Combien de sang doit encore couler pour que nous prenions conscience que la guerre n’est jamais une solution, mais seulement la destruction ? Au nom de Dieu et au nom du sens de l’humanité qui habite chaque cœur, je renouvelle mon appel à un cessez-le-feu immédiat. Arrêtons les armes et recherchons les conditions d’une négociation qui puisse conduire à des solutions, non pas imposées par la force, mais concertées, justes et stables. Et elles le seront si elles sont fondées sur le respect de la valeur sacro-sainte de la vie humaine, ainsi que de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque pays, et des droits des minorités et des préoccupations légitimes.
Je regrette profondément la situation grave qui s’est créée ces derniers jours, avec de nouvelles actions contraires aux principes du droit international. Elle augmente le risque d’escalade nucléaire, au point de faire craindre des conséquences incontrôlables et catastrophiques dans le monde entier.
Mon appel s’adresse avant tout au président de la Fédération de Russie, le suppliant d’arrêter cette spirale de violence et de mort, y compris pour le bien de son peuple. D’autre part, attristé par l’immense souffrance du peuple ukrainien à la suite de l’agression subie, je lance un appel tout aussi confiant au Président de l’Ukraine pour qu’il soit ouvert à des propositions de paix sérieuses. Je lance un appel à tous les acteurs de la vie internationale et aux dirigeants politiques des nations, je leur demande avec insistance de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à la guerre en cours, sans se laisser entraîner dans de dangereuses escalades, et de promouvoir et soutenir les initiatives de dialogue. Faites en sorte que les jeunes générations respirent l’air sain de la paix, et non l’air pollué de la guerre, qui est une folie !
Après sept mois d’hostilités, il faut utiliser tous les moyens diplomatiques, même ceux qui n’ont peut-être pas été utilisés jusqu’à présent, pour mettre un terme à cette terrible tragédie. La guerre en elle-même est une erreur et une horreur ! Faisons confiance à la miséricorde de Dieu, qui peut changer les cœurs, et à l’intercession maternelle de la Reine de la Paix, en élevant notre supplique à Notre-Dame du Rosaire de Pompéi, unis spirituellement aux fidèles rassemblés dans son sanctuaire et dans tant de régions du monde. »
Traduction de l’italien (non officielle) Marie-Lucile Kubacki
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