« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
19, Juil 2020 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Actualités Islam,Droits humains,Foi musulmane No Comments
La révolution soudanaise de 2019 se poursuit sur le plan législatif. Les autorités viennent d’abolir la loi sur l’apostasie et d’assouplir plusieurs autres restrictions, notamment celles concernant la consommation d’alcool pour les non-musulmans, qui demeure strictement interdite pour les musulmans.
Le Miscellanous Amendments Act, une loi de réforme du Code Pénal désormais entérinée par le Conseil souverain, compte de nombreuses mesures d’ouverture, comme la criminalisation de l’excision (une pratique qui concernerait encore 90% des femmes soudanaises),la fin de la flagellation, ou encore l’abolition de la peine de mort pour les mineurs.
Mais la mesure la plus emblématique de cette rupture avec l’ancien régime islamiste est donc l’abolition de la peine de mort pour apostasie. Désormais au Soudan, plus personne ne sera condamné à mort pour avoir renoncé à la religion musulmane comme cela avait été le cas avec la situation très médiatisée de Meriam Yahia Ibrahim Ishag, condamnée il y a quelques années à la pendaison pour avoir choisi la religion chrétienne. Le cas de la jeune femme alors enceinte et âgée de 28 ans, avait déclenché une mobilisation internationale et nationale qui avait fini par faire reculer le régime islamiste d’Omar el-Béchir.
Par ailleurs, l’interdiction des mutilations génitales féminines représente une véritable victoire pour de nombreuses femmes soudanaises qui militaient en ce sens. « Nous sommes désireux de démolir toute forme de discrimination qui a été promulguée par l’ancien régime et d’avancer vers l’égalité des citoyens et une transformation démocratique » a indiqué le ministre de la Justice Nasredeen Abdulbari, cité par Bloomberg.
Si ces nouvelles réformes judiciaires s’inscrivent dans le processus de démocratisation du pays, elles visent également à convaincre les bailleurs de fonds internationaux de la bonne volonté du gouvernement de transition dirigé par Abdallah Hamdok.
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