L’Italie accueillera 1.000 réfugiés supplémentaires via des couloirs humanitaires sur deux ans, en 2018 et en 2019. La communauté de Sant’Egidio, la Fédération des Églises évangéliques italiennes et l’Eglise vaudoise d’Italie, ont signé hier 7 novembre, un nouvel accord en ce sens avec les ministères italiens des Affaires étrangères et de l’Intérieur.
Grâce au premier accord signé le 15 décembre 2015, un millier de réfugiés sont déjà arrivés par ce biais, en majorité des familles et des personnes en situation de vulnérabilité. Il s’agit d’un projet « entièrement autofinancé, qui permet non seulement de sauver des voyages très risqués en mer Méditerranée, mais aussi de faciliter l’intégration dans notre pays », explique la communauté de Sant’Egidio sur son site Internet.
Dans un communiqué, le ministère italien de l’Intérieur évoque un « très bon exemple de collaboration entre public et privé que la Commission européenne elle-même (…) a encouragé à promouvoir, à travers l’institutionnalisation de mécanismes de partenariats privés qui permettent aux organisations de la société civile d’étendre les canaux légaux d’entrée pour les personnes les plus vulnérables, qui ont besoin de protection internationale ».
Et la Belgique ?
A la suite de l’exemple italien, la France a ouvert en 2017 des couloirs humanitaires pour accueillir des réfugiés syriens. L’accord avait été signé le 14 mars 2017 entre le ministère de l’Intérieur, celui des affaires étrangères, la Communauté de Sant’Egidio, le Secours catholique – Caritas France, la Conférence des évêques de France, la Fédération protestante de France et la Fédération de l’Entraide protestante. A quand la Belgique ? Dans une opinion publiée dans le quotidien La Libre en mars dernier, Jan Devolder de la communauté Sant’Egidio dans notre pays, posait cette question en précisant que « les avantages de ce couloir humanitaire sont légion ». « Les réfugiés de guerre qui cherchent à atteindre l’Europe ne doivent plus payer des trafiquants qui mettent leur vie en péril sur des embarcations de fortune en Méditerranée, où plus de 5000 personnes ont payé le prix le plus cher, celui de leur vie, l’année passée », écrivait-il. Et d’ajouter: « Pour le pays hôte, la sécurité est également de mise : les autorités reçoivent à l’avance les noms des bénéficiaires et savent exactement qui va mettre le pied sur le territoire. Dans les faits, il est quasiment certain au préalable que leur demande d’asile sera acceptée ».
Jan De Volder rappelait que le projet de couloir humanitaire est également une forme de solidarité avec des pays qui accueillent un grand nombre de réfugiés tel que le Liban, qui héberge plus d’un million de réfugiés sur son territoire, dans des conditions souvent misérables. « La Commission européenne a plusieurs fois appelé à la création de projets qui permettraient un passage sûr à l’aide de parrainage privé comme alternative à une arrivée incontrôlée des réfugiés. Mais jusqu’à maintenant, la plupart des Etats membres y ont été réticents. Maintenant que ces arrivées sont quasiment taries, il reste à espérer que d’autres Etats européens, y compris la Belgique, suivront cet exemple et que ces projets pilotes seront reproduits à plus grande échelle. L’organisation d’un tel pont aérien est un beau moyen pour l’Europe de sauver ses idéaux en matière de droits humains », concluait Jan De Volder.
J.J.D. ( par