« La sécurité n’a jamais été pire qu’aujourd’hui. J’ai si peur qu’il arrive quelque chose à ma famille ou moi-même », confie Nasra Ahmed, une mère de deux enfants, au ministre de l’Intérieur en visite au quartier de Rosengaard. « Dites-le à Stockholm, car il faut agir maintenant », dit-elle, en prenant un selfie avec M. Ygeman. Ce sentiment d’insécurité renforce la popularité de l’extrême droite très présente au sud de la Suède, et qui rejette la faute sur le laxisme du gouvernement de gauche face à l’invasion des migrants.
Mais la criminalité qui sévit à Malmö n’est pas nourrie uniquement par le trafic des armes et de la drogue. « C’est aussi le résultat d’une intégration des immigrés qui bat de l’aile, dans une ville au chômage important, aux résultats scolaires mauvais parmi les jeunes laissés à eux-mêmes », selon le criminologue Jercy Sarnecki de l’université de Stockholm. Selon l’association Red Barnat (Sauvez l’enfant), 31 % des enfants de Malmö grandissent dans des familles précarisées, les plus pauvres de Suède.