« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
03, Déc 2020 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Droits humains,Environnement,International,Justice sociale No Comments
Rencontre le 25 novembre 2020 par la Banque Triodos. (NDR: ne manquez pas ce court article, il me semble essentiel)
Les banques centrales dépensent des milliards pour sauver un système économique dépassé. Plus encore, en visant aveuglément la croissance et le profit, ce système génère des inégalités, d’énormes dettes et des dégâts écologiques immenses, explique Hans Stegeman, Chief Investment Strategist chez Triodos Investment Management. « Utilisons cet argent pour la transition vers une économie véritablement durable. »
Pour Hans Stegeman, on a déjà perdu beaucoup trop de temps. Bien que la crise financière ait largement fait prendre conscience de la nécessité de changer notre modèle économique basé sur l’optimisation des gains, l’économiste estime qu’il ne s’est pas passé grand-chose. « Aujourd’hui, en pleine crise du coronavirus, on assiste au même réveil des consciences. Mais une fois encore, on fait en priorité tout ce qu’on peut pour préserver un modèle économique qui est lui-même à l’origine de ces crises. » constate H. Stegeman.
Nous ne pouvons toutefois pas continuer à nous enliser dans la voie actuelle où la croissance économique est reine. Nous avons perturbé notre lien à la nature et sommes devenu accros à une croissance qui, au final, ne tient plus sa promesse de bien-être pour tous. Et dans l’intervalle, les dégâts écologiques se poursuivent », poursuit H. Stegeman, qui ne croit pas que la technologie parviendra à résoudre les problèmes écologiques croissants. « Il n’en existe aucune preuve. »
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Pour sa part, la Banque Triodos a deux rôles à jouer, considère H. Stegeman. « Le premier consiste à financer le changement, en accordant des capitaux aux projets et entreprises qui contribuent à la nouvelle économie durable. Par ailleurs, nous avons également pour mission de faire changer nous-mêmes le secteur financier, pour multiplier le nombre d’entreprises qui optent pour des investissements durables. »
Opérer la transition durable requiert en réalité beaucoup d’argent. « Le financement va, en grande partie, devoir venir du secteur privé. Ce défi est encore plus grand maintenant que les pouvoir publics ont consacré des budgets importants à la gestion de la COVID-19 – ce qui est évidemment indispensable en termes de santé publique. » D’après les estimations d’Hans Stegeman, la transition au niveau mondial nécessiterait chaque année quelque 2 à 4 milliards de dollars. Au premier semestre 2020, les banques centrales ont déjà injecté 20 milliards dans les marchés pour stimuler la croissance… l’équivalent de cinq ans de transition durable, calcule l’économiste. « Malheureusement, vu les choix qui ont été faits, nous nous éloignons toujours plus des grands objectifs de développement durable tels que le recul de la pauvreté et de la famine, et la lutte contre le changement climatique. »
Pour H. Stegeman, le secteur financier s’est entre-temps distancié de l’économie réelle. « Nous tentons de sauver les meubles en multipliant les dettes, ce qui crée des bulles qui finiront immanquablement par éclater. Par ailleurs, nous nous heurtons de plus en plus souvent aux limites écologiques dans lesquelles une économie peut survivre. Nous n’avons plus le choix, nous devons résolument troquer notre économie contre un modèle qui ne soit pas uniquement basé sur des intérêts financiers. »
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