Alors que le pays ne compte que 5,5 millions d’habitants, l’Erythrée voit partir chaque mois 5.000 personnes, essentiellement des jeunes fuyant un service militaire transformé en exploitation de masse des conscrits et des parents espérant rejoindre leurs enfants.
Plus de 162.000 d’entre eux sont accueillis dans des camps de réfugiés en Ethiopie, d’où la plupart ne peuvent cependant pas sortir et restent indéfiniment dépendants de l’aide humanitaire.
Au moins 108.000, mais probablement beaucoup plus, sont installés au Soudan, où l’accès à l’aide humanitaire est difficile et où les autorités renvoient parfois les Erythréens dans leur pays.
Dans ces conditions, beaucoup s’en remettent à des passeurs pour gagner l’Europe, à travers le désert, les centres de détention libyens et la Méditerranée. Depuis 2015, l’Italie a ainsi vu débarquer près de 60.000 Erythréens.
Plus de la moitié des Erythréens interrogés par MSF sur ses navires de secours en mer ont rapporté avoir vu mourir des compagnons de voyage tout au long de leur « périple hallucinant », rapporte l’ONG.
Chaque Erythréen « a déclaré avoir été victime ou témoin direct de graves violences, y compris de tortures », tandis que chaque femme a été victime de violences sexuelles ou connaît directement quelqu’un qui l’a été, selon le rapport.
http://www.lalibre.be/actu/international/msf-decrit-le-calvaire-des-erythreens-et-appelle-le-monde-a-l-aide-58b5d6dacd7076b6df4a6de9
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