« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

Ordonner prêtres des personnes mariées dans l’Eglise catholique ?

09, Sep 2022 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Actualités chrétiennes,Foi chrétienne     No Comments

Une des demandes le plus souvent demandée dans le processus de synodalité au niveau européen est de pouvoir ordonner à la prêtrise des personnes mariées. Le dossier tout récent de 4 pages du journal Dimanche de ce 11 septembre 2022 apporte des éclaircissements bienvenus.

A noter d’abord qu’il ne s’agit nullement de « supprimer le célibat consacré dans l’Eglise », comme pourrait induire à penser l’article de l’abbé Joël Spronck. recteur du grand séminaire de Namur.

Ce dont il s’agit plutôt, c’est de reconnaître que le célibat n’est « pas indispensable » pour exercer la fonction presbytérale, comme le relève l’article du P. Charles Delhez. C’est important, car « Aujourd’hui, il n’y a effectivement plus de vocations, le changement est radical ». Il faut changer d’optique : le sacerdoce a quelque chose de sacré, mais le mariage aussi. En outre, « le sacerdoce est d’abord un service que l’on exerce au sein de la communauté – plutôt qu’un état ».

Un prêtre célibataire n’est d’ailleurs pas forcément un meilleur prêtre qu’un prêtre marié : « On voit aujourd’hui des pères de famille très engagés, qui font vivre des communautés. Et dans le même temps, on voit des prêtres célibataires qui ne font pas vivre leur communauté – voire qui mènent une double vie ».

Selon l’abbé Spronck, « le prêtre, étant représentant sacramentel du Christ, doit donc imiter le Christ jusque dans son style de vie », et « voir son ministère sacerdotal comme une configuration au Christ, unique Pasteur ». Mais, que penser alors du fait que le Christ n’a pas demandé aux apôtres de renoncer à leur mariage ? Même Pierre, le premier pape, était marié, ce qui n’a pas empêché Jésus d’en faire le leader des autres, sans doute mariés aussi pour la plupart.

Bien sûr, il faut s’assurer que cette personne mariée soit dans une relation stable, mais sa vie de famille peut constituer un enrichissement pour son œuvre pastorale, comme en témoigne le prêtre orthodoxe Evangelos Psallas, auteur du 3ème article : « je pense que le mariage ne dévalorise en rien le sacerdoce, bien au contraire. Le fait de partager ma vie avec une épouse, d’avoir élevé des enfants, tout cela me forge et m’apporte un enrichissement supplémentaire que je peux mettre au service des personnes qui viennent me voir… le vécu familial me permet d’aller encore plus loin dans le réconfort et le soutien car, ayant moi-même été confronté à cette problématique, je ne peux en ignorer la dimension complexe et singulière ». (*)

N’est-il pas grand temps de tourner la page d’un passé pour lequel la sexualité était impure en soi, et même la femme ?  Et surtout, peut-on continuer à fonctionner plus longtemps grâce à l’apport massif de prêtres étrangers, pas toujours adaptés à notre culture ? En outre, ne serait-ce pas là un certain pillage de ressources étrangères, notamment de pays africains dont on sait bien que les prêtres sont complètement débordés par le nombre de pratiquants ?

PHILIPPE DE BRIEY le 9/9/2022