« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )

TÉMOIGNAGE. Islam & salafisme: Henda Ayari, de l’«obscurité » vers la lumière…

15, Nov 2016 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Islamisme     , ,   No Comments

31 décembre 2015 sur Mamafrika :

« Femme amour. Henda Ayari est une Franco-Tunisienne. Belle, racée, forte, déterminée et surtout gentille, cette jeune mère de 39 ans est fière de son parcours. Certains lui font la chasse, la lynchent, l’insultent, comme si chacun ne pouvait plus faire ce qu’il veut. … Etant antérieurement soumise à des croyances qui n’en sont pas, et dictée par le salafisme qui n’est pas l’islam, elle a changé de cap. Avec force, courage et détermination. Fervente croyante, elle aime, que dis-je, elle adore l’islam, sa religion, son essence. Quelle belle religion par ailleurs ! Son récit est un témoignage poignantDe l’obscurité vers la lumière ? Non, elle est plutôt devenue…invisible… » MamAfrika TV

« en 1997, j’avais la vingtaine, à l’époque j’étais la toute première jeune fille de Canteleu, (une banlieue de Rouen ou j’ai grandi) à porter le voile, mais aussi le djilbab (le grand voile noir des salafistes). Je ne passais pas inaperçue dans la rue, les gens étaient surpris mais avaient beaucoup moins peur qu’aujourd’hui, je me sentais fière, car j’étais la première fille de toute une ville à porter cette tenue atypique, qui était différente des autres, puis d’autres jeunes filles ont suivi cette mode vestimentaire qui venait d’Arabie Saoudite, je sortais de l’adolescence, je ressentais le besoin de m’affirmer en tant qu’individu à part entière, de marquer ma différence tout en marquant mon appartenance à une communauté, je ressentais le besoin de montrer au monde que j’existais, que j’aimais Dieu et que j’étais musulmane. A cette période, je ne faisais pas encore vraiment la différence entre l’islam et le salafisme…

Aujourd’hui à la veille de l’année 2016 (presque 20 ans plus tard) sur la photo de droite, J’ai 39 ans, je ne porte plus le voile, je porte un pantalon militaire, j’ai les cheveux aux vents…Je passe inaperçue dans la rue et je me fonds dans la masse, je suis une femme quelconque extérieurement mais je sais que je suis bien meilleure que je l’étais autrefois intérieurement…

Je suis fière de montrer que je n’ai plus besoin du voile pour me sentir en accord avec l’islam mais aussi avec toutes les religions et avec le monde extérieur. Je n’ai plus besoin de l’approbation des autres pour savoir qui je suis et ce que je veux… Je sais pourquoi je fais les choses et pourquoi je refuse d’autres choses…Je ne cherche à ressembler à personne, je suis simplement moi-même…Je n’ai plus rien à prouver au monde extérieur, je me suis prouvée assez de choses à moi-même mais surtout j’ai réussi à me prouver que j’étais capable d’aller de l’avant et je n’ai pas l’intention de m’arrêter en si bon chemin…

Les apparences sont souvent trompeuses…Seul Dieu sait ce qui se cache au fond des cœurs…

Que la paix soit sur vous. Henda

Source: http://www.mamafrika.tv/blog/temoignage-islam-salafisme-henda-ayari-de-lobscurite-vers-la-lumiere/#Kp8PrHEdsAUXpXIW.99

Elle est interviewée dans une vidéo qui montre son parcours vers et puis hors du salafisme extrémiste. En 12 minutes est expliqué par le vécu l’endoctrinement sectaire. 

http://www.dailymotion.com/video/x51sfqf_henda-ayari-esclave-20-ans-dans-la-secte-salafiste-francaise-salut-les-terriens-12-11-2016_tv

 

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Magazine ‘ELLE’. Pourquoi décider de parler à visage découvert ?

Henda Ayari. Parce qu’il y a urgence. Je vois de plus en plus de jeunes femmes en France, enfermées dans leurs longs voiles et dans cette doctrine. Dix jours après les attentats du 13 novembre, j’ai posté sur Facebook des photos de moi en jilbab (ndr: le voile intégral ne laissant voir que les yeux) et d’autres sans voile, en expliquant combien j’étais heureuse d’avoir retrouvé ma liberté. J’ai été sidérée par le nombre de réactions de filles qui vivaient ce que j’ai vécu, et me demandaient de l’aide. Le salafisme est un piège destructeur pour les femmes. Cette idéologie culpabilise, asservit, détruit.

ELLE. Comment s’opère cette destruction ?

Henda Ayari. Des jeunes filles en quête d’amour, de confiance en elles, révoltées contre le statut de la femme objet et contre la société tout court, tombent dans le panneau en croyant que les salafistes vont les protéger. Faux ! Le prétendu respect des femmes prôné par les salafistes est enrobé par des belles paroles. Mon parcours démontre que ce ne sont que mensonges et manipulations mentales, sous couvert d’un pseudo discours religieux destiné à maintenir les femmes sous une dépendance permanente. A les rabaisser à un rôle mineur.

ELLE. Vous témoignez dans votre récit de l’hypocrisie totale des hommes salafistes envers le sexe…

Henda Ayari. Les « barbus » draguent autant que les autres. Et, sous prétexte d’aider une « sœur », ils attendent souvent une contrepartie sexuelle. J’y ai été confrontée. La polygamie est une vaste hypocrisie. C’est un moyen d’utiliser la femme comme un objet alors que le salafisme prétend la libérer de l’esclavage sexuel de la société « du dehors ». J’ai vu tant de gamines mariées à 17 ans, mères d’un enfant à 18, de trois à 25, se retrouver au RSA parce que leur mari salafiste les a quittées pour en choisir une autre. J’en ai vu d’autres, victimes de violences conjugales, être menacées de mort lorsqu’elles veulent partir. Elles ont besoin d’aide.

ELLE. Subissez-vous des menaces ?

Henda Ayari. On dit de moi que je suis une traîtresse. J’ai été insultée sur les réseaux sociaux, j’ai reçu des menaces de mort, j’ai dû déménager. Mais tant d’autres me soutiennent aussi ! Si mon témoignage peut aider ne serait-ce qu’une femme à s’en sortir, j’aurai gagné. Au travers de mon association « Libératrices », je travaille avec des services d’accueil et des avocats, pour offrir à ces femmes des portes de sortie. L’islam, ce n’est pas le salafisme. Le voile n’est pas obligatoire pour être une bonne musulmane. Je crois fermement que les femmes musulmanes doivent prendre la parole. Je suis une rescapée. C’est de ma responsabilité de témoigner.

Source : MSN Actualités