« Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes,
car l'amour est ma religion et ma foi » ( Ibn Arabî )
17, Avr 2021 by Philippe de Briey">Philippe de Briey in Documentation,Droits humains,International,Justice sociale No Comments
Dans une carte-blanche parue sur le site du Vif, le député européen du PTB Marc Botenga plaide pour la suppression des brevets sur les vaccins contre le Covid-19. « C’est un premier pas nécessaire. Plus vite nous agissons, plus vite nous nous en sortirons. »
(…) Nous avons besoin rapidement de plus de vaccins. En Europe, mais aussi dans le monde entier. Après tout, les variants ne connaissent pas de frontières.
Il est dés lors essentiel de lever les brevets et de partager les technologies. En effet, aucune entreprise ne peut aujourd’hui répondre seule à l’énorme demande. Les brevets n’ont d’ailleurs pas été conçus pour servir en cas d’urgences mondiales telles que les guerres ou les pandémies, peut-on lire dans la prestigieuse revue scientifique Nature. En outre, toutes les entreprises ne sont pas pressées de produire plus rapidement : « Actuellement, il n’y a pas de discussions en cours pour mettre sur pied une production locale supplémentaire de ce vaccin », a annoncé laconiquement uneporte-parole de Pfizer à la mi-mars. Le géant pharmaceutique américain n’envisage la création de sites de production supplémentaires en dehors des États-Unis et de l’Europe « qu’après la phase de pandémie ». De cette façon, l’entreprise contribue en fait à maintenir une pénurie artificielle de vaccins.
Le débat sur les brevets, quant à lui, s’étend désormais jusqu’à la Maison blanche. Seules les institutions européennes restent sourdes. En Belgique, le ministre socialiste Frank Vandenbroucke a estimé que cela « ne résoudrait pas les questions brûlantes immédiates » car, après tout, nous ne pouvons pas produire les vaccins « nous-mêmes dans notre cuisine ». La bonne nouvelle c’est que nous n’aurons pas besoin de notre cuisine. Dans le monde entier, une grande partie de la capacité de production reste inutilisée. Celle-ci peut être activée dans un délai relativement court.
Les économistesJoseph Stiglitz et Michael Spence sont catégoriques : selon ces lauréats du prix Nobel, il ne devrait pas y avoir de pénurie de vaccins du tout. Ils estiment à 9,72 milliards de doses la capacité de production pour 2021 rien qu’aux États-Unis, en Inde et en Chine. Selon les estimations d’Oxfam, pour la production de vaccins approuvés contre le Covid-19, on utilise actuellement seulement 43 % de la capacité mondiale de production de vaccins.
Ces chiffres sont impressionnants, mais pourraient même constituer une sous-estimation. La Commission européenne a rapidement trouvé 300 entreprises européennes qui peuvent contribuer de diverses manières.
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Grâce à une approche supranationale, sous les auspices de l’Organisation mondiale de la Santé, on peut intégrer différentes entreprises du monde entier dans les différentes étapes du processus de production. Cela garantit un impact maximal des nouvelles ressources qui devraient servir à éliminer les goulets d’étranglement dans la production et à promouvoir la coopération entre entreprises. L’initiative européenne HERA doit servir à soutenir cette dynamique.
Ceux qui disent que l’élimination des brevets ne va pas tout résoudre ont raison. Mais c’est un premier pas nécessaire. Plus vite nous agissons, plus vite nous nous en sortirons « .
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